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Hématologie

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Le TRALI, syndrome de détresse respiratoire aiguë post‐transfusionnelle      Volume 10, numéro 4, Juillet-août 2004

Auteur
CHU de Nantes, laboratoire d’Immunologie, 9, quai Moncousu, 44093 Nantes cedex 1 EFS Centre Atlantique, site de La Rochelle, Hôpital Saint Louis, 17019 La Rochelle

Le TRALI ( transfusion‐related acute lung injury) est un syndrome de détresse respiratoire aigu post transfusionnel. Il survient dans les 6 heures suivant la transfusion d’un produit sanguin contenant du plasma et se présente comme un œdème pulmonaire aigu non cardiogénique. Sa fréquence a été estimée à 1 pour 5 000 produits sanguins injectés et il concernerait environ 0,16 % des patients transfusés. Sa pathogénie fait encore l’objet de controverses et met en cause un conflit immunologique entre le donneur et le receveur attribué a des anticorps dirigés contre des antigènes portés par des granulocytes, soit antigènes proprement granulocytaires soit antigènes HLA classe I. le rôle d’anticorps anti‐HLA classe II présents dans le produit transfusé a été plus récemment montré. Cependant, l’absence, de tout anticorps détectable a conduit, dans certains cas, à formuler l’hypothèse de l’implication de lipides activateurs des granulocytes qui se développeraient dans les produits sanguins cellulaires au cours de leur conservation. En fait, aucun de ces facteurs n’apparaît à lui seul suffisant pour provoquer un accident qui nécessite, dans la majorité des cas, un état clinique favorisant chez le receveur. Cet état pourrait résulter de l’accumulation de granulocytes préalablement stimulés dans la micro‐circulation pulmonaire. Quel que soit le mécanisme déclenchant, la lésion pulmonaire serait la conséquence de la libération du contenu des granules des polynucléaires au contact de l’endothélium capillaire. Ceci entraînerait des lésions de la paroi et provoquerait une extravasation liquidienne et cellulaire dans les espaces interstitiels et dans les alvéoles. Le diagnostic immunologique vise à mettre en évidence, le plus souvent dans le sérum d’un donneur ou du receveur, l’anticorps anti‐ HLA ou anti‐granulocytes responsable. Les dons provenant de femmes multipares sont le plus souvent impliqués. Il n’y a actuellement pas de règles systématiques de dépistage ni d’éviction des donneurs potentiellement dangereux.