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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Accumulation et biomagnification des insecticides organochlorés dans les mollusques et les poissons de la lagune de Moulay Bouselham, au Maroc Volume 10, numéro 6, Novembre - Décembre 2000

Auteurs
Institut santé et développement, 12, rue École-de-médecine, 75006 Paris, France.
  • Page(s) : 373-9
  • Année de parution : 2001

L’étude a porté sur la pollution par les insecticides organochlorés (OC) des palourdes et des anguilles de la lagune de Moulay Bouselham, deux des éléments les plus représentatifs de la faune. Le DDT et ses métabolites, DDE et DDD, présentent des phénomènes d’accumulation liés à leur liposolubilité chez tous les spécimens. Chez les palourdes, les concentrations d’OC sont plus élevées près des affluents charriant les pesticides agricoles et dépassent 100 ng/g. Dans les sites éloignés des déversements, ces concentrations sont inférieures à 40 ng/g. La teneur en polluants des palourdes atteint son maximum en mai, puis baisse en juillet, après la ponte. Chez les anguilles, organismes mobiles et carnivores, la biomagnification est bien marquée. La contamination atteint son maximum en novembre, en particulier chez les spécimens de grande taille prêts à migrer en mer ; le DDT s’accumule dans les graisses et la teneur en contaminants est proportionnelle à la teneur en lipides : elle atteint 2 000 ng/g de poids de lipides : sans jamais toutefois dépasser les seuils légalement tolérés. La forte proportion du DDE versus DDT montre qu’une bonne partie de la contamination est relativement ancienne. Le HCH et ses isomères sont également présents mais à faible dose. Les cyclodiènes se trouvent sous forme de traces. La consommation des palourdes et des anguilles de la lagune ne pose pas, actuellement, de problème de santé publique.