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Hématologie

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Les allogreffes de cellules souches périphériques Volume 2, numéro 5, Septembre - Octobre 1996

Auteurs
Unité de greffe du service d'hématologie, CHU Henri-Mondor, Créteil.

Si l'utilisation des cellules souches périphériques (CSP) a remplacé les greffons médullaires dans le domaine de l'autogreffe, le développement de cette technique est plus lent dans le domaine de l'allogreffe en raison de deux problèmes : a) la nécessité, pour mobiliser les cellules souches périphériques, d'injecter à un sujet sain du G-CSF recombinant ; b) le contenu en lymphocytes T des greffons de cellules souches périphériques qui pourrait augmenter le risque de réaction du greffon contre l'hôte (GVH). Cette revue de la littérature fait le point sur les essais pilotes déjà réalisés utilisant les cellules souches périphériques en allogreffe et montre : 1) qu'il est possible de recueillir sous G-CSF chez un sujet sain un greffon de cellules souches périphériques sans rencontrer de toxicité significative ; 2) que dans le cadre de l'allogreffe familiale HLA identique, l'utilisation de cellules souches périphériques permet une aplasie plus courte et ne semble pas entraîner d'augmentation massive de la GVH aiguë. Dans ce cadre, des essais prospectifs comparatifs sont donc désormais en cours pour comparer cette technique à la greffe de moelle classique ; 3) qu'il existe sans doute des différences qualitatives entre les populations de cellules T contenues dans les greffons médullaires et celles d'un greffon de cellules souches périphériques ; 4) que de nouvelles perspectives peuvent s'ouvrir grâce aux cellules souches périphériques manipulées in vitro avant réinjection (sélection CD34+), en particulier dans le cadre des greffes en mismatch HLA familiales où la dose de cellules injectées semble un paramètre important. L'utilisation des greffons de cellules souches en allogreffe constituera donc un champ d'investigations important dans les années à venir pour les équipes de greffes.