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Hématologie

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Ostéoblastes et ostéoclastes : une coopération exemplaire entre cellules mésenchymateuses et cellules hématopoïétiques Volume 6, numéro 1, Janvier-Février 2000

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Comme tous les tissus, l’os est composé de cellules et d’une matrice extracellulaire qui, dans ce cas, est minéralisée. Il se renouvelle grâce à ses deux composants cellulaires, à savoir l’ostéoclaste qui dégrade la matrice osseuse et l’ostéoblaste qui la reconstruit. Il est facile d’imaginer que l’activité de ces deux types cellulaires doit être coordonnée pour assurer le maintien du squelette, et qu’une anomalie dans le fonctionnement de l’un d’eux pourra avoir des conséquences pathologiques. La nature précise des interactions entre ostéoblastes et ostéoclastes reste encore mal connue. Cependant, des progrès récents majeurs dans la biologie de l’os permettent d’en avoir une vision plus précise et laissent envisager des retombées thérapeutiques considérables dans le domaine des pathologies osseuses et d’autres comme les polyarthrites. L’ostéoblaste est une cellule d’origine mésenchymateuse, caractérisée par un cortège de marqueurs, dont l’ostéocalcine, qui est spécifique de l’ostéoblaste mature. La différenciation ostéoblastique est sous le contrôle de nombreux facteurs tant hormonaux que de type cytokines. Des facteurs de transcription tels que AP-1, MSX, DLX contrôlent en partie la prolifération, la différenciation et/ou la fonction de ces cellules. Le facteur CBFA1 joue un rôle essentiel pour la formation et l’activité des ostéoblastes puisque son inactivation génique conduit à une absence totale d’ostéoblastes et de matrice osseuse. L’ostéoclaste est une cellule hématopoïétique dérivant de la lignée monocytaire. Les données récentes permettent de préciser que son précurseur se situe entre le monocyte et le macrophage. C’est la fusion de ces précurseurs monocytaires, dans l’environnement osseux, qui aboutit à l’ostéoclaste plurinucléé fonctionnel. Une nouvelle cytokine transmembranaire, ODF (RANKL/OPGL/TRANCE), appartenant à la famille du TNFa est le facteur de différenciation ostéoclastique essentiel. Elle est exprimée par les ostéoblastes, alors que les ostéoclastes expriment à leur surface le récepteur transmembranaire RANK, appartenant à la famille des récepteurs au TNFa. Un autre récepteur soluble de la même famille, OPGL, est sécrété par les ostéoblastes et les cellules stromales de la moelle osseuse, et bloque la différenciation ostéoclastique en se liant à l’ODF. Ainsi les interactions avec le lignage ostéoblastique apparaissent-elles essentielles pour la différenciation des ostéoclastes. Il semble cependant que les ostéoblastes matures ne régulent pas l’activité des ostéoclastes différenciés.