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Hématologie

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Pour une irruption de la physique et des mathématiques dans le domaine des sciences de la vie Volume 8, numéro 3, Mai - Juin 2002

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  • Page(s) : 165
  • Année de parution : 2002

l y a sept ans déjà dans ces colonnes (Hématologie 1995 ; 1 : 1895), je me risquais à envisager les conséquences possibles des développements de la génomique à grande échelle pour la biologie. L'une d'entre elles était manifestement la prise en compte de la complexité qui conduit de la molécule à la cellule, de la cellule au tissu, et plus généralement à toutes les formes d'organisation de la vie. Dans ce contexte, l'idée plus limitée d'aborder la modélisation du fonctionnement cellulaire représente déjà un programme excessivement ambitieux. Cette modélisation, qui n'a d'intérêt que dans la mesure où elle serait prédictive, doit prendre en compte l'ensemble des interactions moléculaires dans une vision dynamique. Il existe bien entendu des moyens de réduire la complexité a priori du système (prise en compte de conditions initiales correspondant à une cellule donnée aussi bien décrite que possible par les techniques actuelles de la génomique, utilisation des notions de compartiments sub-cellulaires et de micro-machines moléculaires autorisant probablement à construire des modèles locaux connectables, réduction de la période de temps à des durées raisonnables, à l'image de ce qui est fait en météorologie). Il est cependant difficile de savoir dans quelle mesure les modèles seront analytiques ou plus probablement statistiques, dans quelle mesure ils associeront les mesures expérimentales et les schémas a priori et surtout s'il sera possible de trouver des lois générales permettant d'orchestrer l'ensemble du processus.