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Bulletin du Cancer

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Facteurs pronostiques et prédictifs de réponse des gliomes cérébraux de l’adulte Volume 96, numéro 4, avril 2009

Auteurs
Service d’oncologie médicale, Institut de cancérologie de Nantes-Atlantique, CRLCC René-Gauducheau, boulevard Jacques-Monod, Saint-Herblain, 44805 Nantes Cedex, France, Service de radiothérapie, Institut de cancérologie de Nantes-Atlantique, CRLCC René-Gauducheau, boulevard Jacques-Monod, Saint-Herblain, 44805 Nantes Cedex, France, Service d’anatomopathologie, CHU de Nantes-Laennec, boulevard Jacques-Monod, Saint-Herblain, 44805 Nantes Cedex, France

Les gliomes malins représentent la tumeur primitive cérébrale la plus fréquente. On les classe en fonction de leur origine cellulaire supposée et de leur grade, selon la classification de l’OMS. On distingue les gliomes de bas grade (II) et les gliomes de haut grade (III et IV) ; leur prise en charge associe de façon variable chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie. L’identification de facteurs pronostiques et prédictifs de réponse aux thérapeutiques constitue un véritable défi, et ce, afin de mieux comprendre la biologie de ces tumeurs et d’optimiser les thérapeutiques. Pour les gliomes de bas grade, les facteurs pronostiques bien établis sont essentiellement histocliniques et associent le type histologique, la taille tumorale, l’âge au diagnostic, le performance status. Des scores pronostiques ont pu être établis par la combinaison de ces différents facteurs. Dans les tumeurs de haut grade, outre les facteurs cliniques classiques, on a pu identifier des facteurs pronostiques et prédictifs moléculaires. La délétion 1p/19q constitue une véritable signature moléculaire des oligodendrogliomes anaplasiques (grade III) et est associée à un sous-groupe de meilleur pronostic. C’est aussi un facteur prédictif de réponse à la chimiothérapie de type PCV, probablement au témozolomide et à la radiothérapie, même si cette dernière notion est moins établie. Dans les astrocytomes de grade IV ou glioblastomes, on retrouve fréquemment des anomalies de l’EGFR, notamment l’expression d’un variant spécifique du tissu tumoral, le variant III (EGFRvIII). Sa valeur pronostique est discutée et fait l’objet de nombreux travaux. L’expression de l’EGFRvIII et de PTEN semble être un facteur de réponse aux inhibiteurs de l’EGFR utilisés en essai thérapeutique dans les glioblastomes. Enfin, la méthylation du promoteur de la O6-méthylguanine-ADN-méthyltransférase (MGMT) est établie comme un facteur prédictif de la réponse aux alkylants : la perte d’expression de cette enzyme de réparation de l’ADN par régulation épigénétique est associée à une meilleure réponse au témozolomide et à une augmentation de la survie dans les glioblastomes. Le statut MGMT est désormais un facteur de stratification dans de nombreux essais cliniques.