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Une « bulle » de la dépression ? Deuxième partie : prévenir la supposée « maladie dépressive » ? Volume 5, numéro 6, Juin 2009

Auteur
Psychanalyste, professeur de psychologie clinique et pathologique à l'Université Rennes 2

Dans la première partie de cet article, il apparaissait que le tournant pris par la psychiatrie vers 1980 avait fait de la « dépression » une stupéfiante épidémie. Les DSM-III puis IV confortent la reconnaissance de cette « maladie », non en se fondant sur des études approfondies, mais par la seule vertu de la définition qu'ils se sont donnés. La « bulle de la dépression » est l'effet de la sommation d'un diagnostic initialement trop large et décontextualisé et d'études épidémiologiques de plus en plus sommaires. Mais qu'importe le surdiagnostic de dépression, prétendent cependant certains, s'il permet de mettre en place des campagnes de prévention efficaces. Le coût social et humain de la maladie dépressive ne justifie-t-il pas les risques inhérents au dépistage excessif ? D'autres franchissent le pas suivant en incitant au traitement de la tristesse ou du deuil par la chimiothérapie.