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Thyroxine et anomalies de la sécrétion acide gastrique Volume 2, numéro 7, Septembre 2006

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  • Page(s) : 293
  • Année de parution : 2006

Cette étude italienne avait pour but d'analyser la corrélation entre l'absorption de la thyroxine et les anomalies de sécrétion gastrique. Chez 248 patients recevant de la thyroxine en raison d'un goitre multinodulaire euthyroïdien, l'objectif était d'obtenir un taux de thyrotropine compris entre 0,05 et 0,20 mU par litre ; 135 n'avaient aucune anomalie gastrique, 53 une gastrite liée à Helicobacter pylori (HP), 60 une gastrite atrophique du corps de l'estomac. Les besoins quotidiens en thyroxine se sont avérés plus élevés de 22 à 34 % chez les patients ayant une gastrite, quelle qu'en soit la variété. De plus, le suivi prospectif de 11 patients chez lesquels était survenue une infection à HP a montré que l'augmentation du taux de thyrotropine sérique induite par l'infection était annulée après son éradication. Chez 10 patients enfin, un traitement par oméprazole pour reflux gastro-œsophagien a été suivi par une augmentation du taux de thyrotropine sérique, annulée par une majoration de 37 % de la dose de thyroxine. Il semblerait donc qu'une sécrétion acide gastrique normale soit nécessaire à une absorption efficace de la thyroxine administrée per os.

 


Centanni M et al. Thyroxine in goiter, Helicobacter pylori infection, and chronic gastritis. N Engl J Med. 2006;354:1787-95.

Les questions que se pose la rédaction

- La première est celle de l'indication de la substitution thyroïdienne dans ce cas, dont la durée et la posologie font toujours débat, mais ce n'était pas l'objet de l'étude.

- Chez des patients ayant une hormonothérapie thyroïdienne substitutive mais aussi une sécrétion acide gastrique anormale, faut-il augmenter les doses de thyroxine ? Cette étude apporte des éléments de réponse qui restent à confirmer.