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Surdiagnostic et surtraitement : le palmarès 2014 Volume 11, numéro 10, Décembre 2015

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Une équipe américaine a sélectionné les dix articles les plus importants parus en 2014 et dont les conclusions conduisent à mettre en évidence une pratique de surdiagnostic ou de surtraitement.

Les auteurs ont sélectionné ces articles en fonction de la qualité de la méthode, de l’importance de l’effet clinique et du nombre de personnes concernées [1] :

– Le dépistage systématique d’une sténose carotidienne n’apporte aucun bénéfice selon une méta-analyse.

– Les touchers pelviens sont inutiles chez les femmes asymptomatiques.

– Les scanners crâniens sont trop nombreux et souvent inutiles chez les personnes hospitalisées.

– Le surdiagnostic du cancer de la thyroïde est massif, conduisant à un risque notable de complications postchirurgicales : en Corée du Sud, la prévalence de ce cancer a été multipliée par 15 entre 1993 et 2011.

– Le paracétamol n’a pas fait la preuve de son efficacité dans le traitement des lombalgies.

– La poursuite des antalgiques opiacés après la période post-opératoire est inadéquate.

– Les risques de l’aspirine périopératoire en chirurgie cardiaque sont plus importants que ses bénéfices.

– La revascularisation pour sténose de l’artère rénale n’apporte aucun bénéfice.

– Les médicaments qui élèvent le HDL-cholestérol n’apportent pas de bénéfice cardiovasculaire. Enfin, les auteurs évoquent une revue générale qui a montré que plus des trois quarts des diagnostics peuvent être portés à l’aide de l’interrogatoire et de l’examen sans qu’il soit nécessaire de pratiquer des examens complémentaires.

Morgan DJ, Dhruva SS, Wright SM, Korenstein D. Update on medical practices that should be questioned in 2015. JAMA Intern Med. 2015. doi:10.1001/jamainternmed.2015.5614.

 

Que retenir pour notre pratique ?

• Le surdiagnostic et le surtraitement concernent tous les domaines et tous les modes d’exercice et sont documentés par de nombreuses données factuelles. Il reste à prendre en compte ces données en pratique.

Mots clés : Pratique factuelle [Evidence- Based Practice]