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Quel est l'impact psychologique du dépistage du diabète de type 2 ? Volume 4, numéro 1, Janvier 2008

Auteurs

Cet essai comparatif et randomisé dans l'est de l'Angleterre fait partie d'un essai plus vaste anglo-danois-hollandais.

Il a inclus 7380 patients (40-69 ans) dont 6416 invités au dépistage et 964 contrôles. Le groupe "invités" complétait un questionnaire après le prélèvement sanguin, répété à 3-6 mois et 12-15 mois, le groupe "contrôle" aux mêmes périodes. Les critères de jugement étaient l'anxiété (mesurée par 2 échelles : Spielberger et HAD), la crainte du diabète, et une auto-estimation de l'état de santé. Il n'y a jamais eu de différence significative entre les 2 groupes. Après le test initial, ceux qui étaient dépistés "positifs" estimaient que leur état de santé était plus mauvais que les "négatifs", étaient plus anxieux, dépressifs, et craignaient le diabète. Ces tendances significatives, mais modestes, étaient retrouvées avec la même amplitude à 3-6 mois et 12-15 mois (p = 0,001). L'impact psychologique du dépistage du diabète de type 2 est donc minime et laisse supposer que la mise en œuvre d'un programme national de dépistage n'aurait pas de conséquences significatives sur la santé psychologique des patients.

 


Eborall HC, Griffin SJ, Toby Prevost A, Kinmonth AL, French DP, Sutton S. Psychological impact of screening for type 2 diabetes : controlled trial and comparative study embedded in the ADDITION (Cambridge) randomised controlled trial. BMJ. 2007;335:486-93.

Stolk RP. Screening for diabetes : targeted screening causes less stress than mass screening, but there is insufficient evidence to advocate either. BMJ. 2007;335:457-8.

Commentaires de la rédaction !

* Les propositions anglaises d'un programme de dépistage organisé du diabète de type 2, justifiées par le fait que la maladie reste longtemps "silencieuse"... existent depuis déjà des années, comme le souligne l'éditorial qui accompagne l'étude.

* Cette petite étude, incluant des "répondeurs" à une invitation au dépistage, montre qu'il n'y a pas vraiment de différence entre les dépistés "positifs" et les "négatifs". Il est au moins pensable que ceux qui n'ont pas accepté le dépistage auraient réagi différemment...

* Dépistage "de masse", ou dépistage "sélectif" ? Il est probable, comme l'affirme Stolk, qu'"un dépistage sélectif est moins stressant qu'un dépistage de masse".

* L'étude ne répond pas aux nombreuses autres questions qui se posent, notamment sur l'impact possible du dépistage sur les comportements (alimentation et mode de vie). Mais ce n'était pas son objet.