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Médecine

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Que faire chez les adolescents ? Volume 3, numéro 6, Juin 2007

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NDLR. Revue de presse un peu particulière dans ce numéro de Médecine, puisqu’elle est entièrement consacrée aux problèmes du sevrage tabagique, comme d’autres articles de ce numéro. Elle n’est évidemment pas exhaustive, et la sélection des articles est toujours subjective et propre à celui qui la fait. Mais les documents présentés résument et commentent les parutions les plus représentatives de la littérature récente sur le sujet du sevrage tabagique.

La conférence de consensus du NIH rappelle qu’il est de beaucoup plus facile pour l’adolescent de ne jamais commencer à fumer que d’arrêter… Second "truisme", le tabagisme débute le plus souvent à l’adolescence (25 % des collégiens de 12 ans ont fumé, presque tous les adultes qui fument quotidiennement ont commencé avant 18 ans). Cependant, le tabagisme adolescent a tendance à diminuer depuis 10 ans. Compte tenu des nombreuses influences culturelles et des multiples fac teurs en cause chez les adolescents et jeunes adultes, des approches multiples sont nécessaires.

Trois mesures générales ont montré leur efficacité dans cette population : 1) l’augmentation du prix (des taxes…) du tabac ; 2) la limitation du libre accès et de la publicité pour le tabac par voie législative ou réglementaire ; 3) les campagnes médiatiques. Les interventions en milieu scolaire sont efficaces à court terme. Les programmes d’information grand public réduisent la consommation des jeunes adultes. Nous avons besoin d’en savoir plus sur leur réelle efficacité dans certaines sous-populations pour les développer. Dans les 15 essais (3 605 jeunes) répondant aux critères d’inclusion dans la méta-analyse, le succès à long terme était modeste : OR à 1 an de 1,70 (1,25-2,33), à 2 ans 1,38 (0,99-1,92). Aucune intervention pharmacologique n’atteignait la significativité statistique, mais il s’agissait de 2 petits essais de puissance insuffisante pour cela. Les 3 interventions de type cognitivo-comportemental (5 essais) n’atteignaient pas non plus la significativité individuellement, bien que 3 de ces essais regroupés suggèrent une certaine efficacité (OR 1,87 ; 1,00-3,50). Ces 3 essais incluent les interventions de type motivationnel, qu’on ne peut donc considérer isolément. Les auteurs conluent que des approches complexes semblent plus efficaces sur le moyen terme, mais que nous manquons de données à plus long terme, au-delà de 6 mois.


1. NIH State-of-the-Science Panel : Tobacco Use: Prevention, Cessation, and Control. Ann Intern Med. 2006;145:839-44.
2. Grimshaw GM, Stanton A. Tobacco cessation interventions for young people. Cochrane Database of Systematic Reviews 2006, Issue 4.

Commentaires de la rédaction

Dans l'expérience quotidienne de la pratique médicale, convaincre un adolescent de cesser de fumer ressort de l'escalade d'un sommet improbable... Ils en sont rarement au stade de fumeur indécis ! La revue Cochrane résumée ci-dessus n'apporte pas de données plus précises... Seule certitude : aucune intervention isolée, pharmacologique, psychologique, médicale ou autre ne peut être efficace sans un réel soutien environnemental. Les recommandations américaines soulignent que le plus fort prédicteur de tabagisme de l'adolescent est le tabagisme parental...

DOI : 10.1684/med.2007.0121