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Pas de testostérone pour «compenser » la ménopause ! Volume 5, numéro 5, Mai 2009

Auteurs

APHRODITE, étude contrôlée en double aveugle, a évalué l’effica - cité et la tolérance de patchs de testostérone en traitement de la baisse de libido chez des femmes ménopausées ou hystérectomisées sans traitement estrogénique substitutif.

Dans cette étude internationale (Australie, Grande Bretagne, Canada, Suède et USA), 814 femmes ont été incluses, 71 % ont complété l’enquête de satisfaction après 24 semaines et 57 % sont arrivées au terme des 52 semaines ; 38,6 % seulement ont prolongé l’étude d’un an. Les patchs à 300 μg de testostérone étaient associés significativement (p < 0,001) à un mieux-être sexuel des femmes, mais pas ceux à 150 μg (p = 0,11). Les effets secondaires androgéniques – notamment les excès de pilosité – ont été identiques dans les deux groupes, un peu plus dans le groupe 300 μg, mais qualifiés globalement de légers. Il n’est pas possible d’interpréter les 4 cas de cancer du sein notés dans l’étude.

Davis SR, Moreau M, Kroll R, Bouchard C, Panay N, Gass M et al. Testosterone for Low Libido in Postmenopausal Women Not Taking Estrogen. N Engl J Med. 2008;359;19:2005-17.

Les questions que se pose la rédaction

• Les auteurs qualifient de « cliniquement significative » l’augmentation modeste de la fréquence des rapports sexuels satisfaisants, sans préciser davantage cette conclusion, tout en reconnaissant que nous n’avons pas de données à moyen ou long terme sur les effets secondaires possibles à distance.

• Nous avions déjà évoqué ce problème dans Médecine lors de la commercialisation du patch (Au fil de la presse, novembre 2007). APHRODITE n’apporte pas réellement de nouvelles données, d’autant que 132 femmes seulement ont poursuivi l’étude durant 2 ans. La conclusion reste la même qu’en 2007 : les risques potentiels de ce traitement ne justifient pas sa prescription.