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Norme, déviance et stigmatisation Deuxième partie : santé mentale et stigmatisation Volume 6, numéro 7, Septembre 2010

Auteur
Département de santé publique, UFR de Médecine Rennes

Nous avons vu dans la première partie de cet article comment la définition d'une « norme » aboutit de fait à une stigmatisation des individus « hors norme » comme le sont les personnes atteintes de handicap(s). Les données de l'enquête « La santé mentale en population générale : images et réalités » [1] montrent que la stigmatisation et la discrimination liées aux troubles psychiques retardent l'accès aux soins et perturbent la vie quotidienne des personnes qui en souffrent. Les représentations sociales de la folie nourrissent la presse grand public : en France, on pense que celui qui commet un meurtre, un viol ou un inceste est fou ou malade mental alors que les données du ministère de la Justice montrent qu'en 2003, sur 47 655 personnes mises en examen dans des affaires jugées (crimes, délits, contraventions), il y a eu 285 non-lieux par application de l'article 122-1 du code pénal soit 0,6 % des personnes mises en examen (Répertoire de l'instruction 2002).