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Médecine du travail et consommation excessive d’alcool Volume 5, numéro 4, Avril 2009

Auteurs

Dans cette étude prospective randomisée, l’« intervention brève » du médecin du travail est plus efficace que la simple remise d’un livret de conseils.
L’étude EIST a sollicité 33 488 salariés vus dans 15 centres de médecine du travail français qui ont répondu au questionnaire AUDIT®. Sur les 2 226 salariés présentant selon le questionnaire un risque élevé de consommation d'alcool, 787 ont été inclus dans l’étude en 2 groupes randomisés, le premier (397) ne recevant qu’un livret d’information remis par l’assistante, le second (390) bénéficiant en plus d'une intervention brève (9 minutes en moyenne) du médecin du travail, concernant la consommation d'alcool. À 12 mois, il y avait 44,7 % de perdus de vue : l’évaluation porte donc sur 435 personnes. Il y avait une baisse de la consommation déclarée dans les deux groupes, un peu plus dans le groupe « intervention brève » (malgré une biologie – VGM et GT – peu significative) de même qu’une amélioration de l’état de santé global ressenti.

Michaud P, Kunz V, Demortière G, Carré A, Lancrenon S, Ménard C et al. Les interventions brèves alcool sont efficaces en santé au travail. Premiers résultats de l’étude EIST. Evolutions. 2008;14:1-6.

Les questions que se pose la rédaction
• L’étude confirme quelques données connues : un repérage simple est faisable (AUDIT® par exemple), l’intervention brève un peu plus efficace que la simple remise d’un livret…
• Ses faiblesses sont évidentes : nombreux perdus de vue, auto-appréciation de la consommation, suivi à court terme…
• La question de la nécessaire coordination entre ces deux professionnels de soins primaires que sont les médecins du travail et les médecins généralistes reste entièrement ouverte. Elle n’a même pas été envisagée dans cette étude…