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Les soins primaires ont-ils besoin de la médecine factuelle ? Volume 4, numéro 1, Janvier 2008

Auteurs

Cette étude qualitative a été menée par entretiens individuels et collectif semi-dirigés (8 questions ouvertes et des questions fermées) auprès de 16 généralistes participant à des groupes de pairs en Moselle. L'EBM est bien perçue par ces médecins, avec les mêmes freins que ceux décrits dans des études étrangères. Le champ de la médecine générale dépasse très largement celui de la médecine factuelle du fait même de ses caractéristiques propres : relation médecinmalade basée sur l'empathie, plaintes relevant souvent du mal-être plus que d'une pathologie biomédicale bien définie, travail fréquent sur des symptômes pour lesquels la notion de "diagnostic de maladie" n'a aucun sens, etc. On retrouve également des freins plus classiques : pression du patient, manque de temps, de compétence, de formation, accès difficile aux données, mode de rémunération à l'acte du système français... Les uns relèvent donc de la définition même du "métier", nécessitant la poursuite de l'investissement de la profession ; les autres de l'organisation du système de soins, donc de la réalité de la revalorisation du métier de généraliste et de l'adaptation de son cadre de travail.

 


Bernard-Houillon C, Griot E. EBM en médecine générale. Les freins et les besoins. Rev Prat Med Gen. 2007;21:1001-4.

Commentaires de la rédaction !

* Les limites de l'étude sont évidentes : il s'agit d'un groupe de médecins bien particulier, structuré sur un mode "militant", "a priori convaincu" de l'importance de la médecine factuelle pour l'exercice quotidien, bien que conscient dans le même temps des difficultés de l'exercice...

* Ces données s'ajoutent aux nombreuses, issues de tous les pays, qui montrent que les professionnels des soins primaires, en tout cas les meilleurs d'entre eux, sont prêts à s'intégrer dans une "nouvelle" conception de la santé, où les maîtres-mots sont justification des décisions prises et utilité pour le malade. Quand pourrons-nous en tirer les conséquences - toutes les conséquences - institutionnelles nécessaires ?