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Les e-mails des adolescents peuvent-ils nous apprendre à mieux communiquer avec eux ? Volume 4, numéro 9, Novembre 2008

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L'enquête linguistique de l'équipe anglaise montre que ce nouveau mode de communication pourrait nous apprendre beaucoup pour la consultation usuelle.

Plus de 60 000 e-mails d'adolescents relatifs à des problèmes de santé ont été recueillis et analysés entre janvier 2004 et décembre 2005, soit un corpus linguistique de plus de un million de mots. Ils étaient adressés anonymement à un site spécialisé interactif dont les réponses s'appuyaient sur des données factuelles, www.teenagehealthfreak.org. Une liste de mots clés a été créée, par ordre de fréquence d'utilisation, différente de celle de la langue parlée usuelle anglaise, l'aire dominante concernant santé et sexe. Les mots clés les plus fréquents contenaient un concept négatif, notamment en se référant aux éventuelles personnes avec qui communiquer : les adolescents exprimaient ainsi leur scepticisme sur la capacité de leurs médecins, parents et amis à leur donner des conseils avisés pour les questions de santé. En ce qui concerne leur médecin généraliste, les adolescents exprimaient une première crainte quant à la confidentialité envers les parents ; la seconde que les médecins généralistes ne soient pas réellement concernés par les problèmes sexuels des adolescents. Ceux-ci pensaient enfin leurs parents peu capables de les aider efficacement, bien qu'ils souhaitaient occasionnellement solliciter cette aide.

Harvey K, Churchill D, Crawford P, Brown B, Mullany L, MacFarlane A, McPherson A. Health communication and adolescents: what their emails tell us? Fam Pract. 2008;25:304-11.

Les questions que se pose la rédaction !
* L'e-mail pour faciliter la relation adolescents/ adultes ? Les auteurs affirment que passer par la solution e-mail, pour cette « millenial » génération, facilite la consultation et y apporte des informations complémentaires. Un e-mail pour prendre rendez-vous ? Pourquoi pas ?
* L'étude montre bien que la relation médecin/patient obéit à des règles particulières où la nécessité de confidentialité, de reformulation, donc de confiance, sont les mêmes quel que soit l'âge du patient, surtout adolescent. Sans aucune exception.
* L'étude est anglaise et mériterait un bras « français » avant extrapolation, mais ses données sont a prioritransposables.