JLE

Médecine

MENU

L’effet nocebo et les fausses informations Volume 17, numéro 5, Mai 2021

Auteur
Professeur émérite de Thérapeutique, UFR de Bobigny, Université Sorbonne-Paris Nord
* Tirés à part.

L’effet placebo, bien que d’individualisation finalement assez récente (le terme n’apparaît dans les dictionnaires médicaux français qu’en 1958 [1]), est aujourd’hui clairement admis et son mécanisme se trouve même expliqué [2], au point qu’il en est tenu compte dans la recherche thérapeutique comme une des justifications du rôle des groupes témoins dits « placebos ». Il est intéressant, et moins souvent souligné, que des effets indésirables sont signalés dans des proportions non négligeables dans ces groupes « placebos », ce qui a mis en lumière le concept de « l’effet nocebo ». Des polémiques récentes, notamment induites par le développement de biosimilaires, l’ont fait discuter dans les médias. Il a certainement aussi sa part de responsabilité dans un certain nombre de situations comme les pseudo-risques imputés aux ondes électromagnétiques, où interviennent par ailleurs l’action de lobbys et des pressions politiques. S’il est moins connu, il commence à être maintenant bien établi et, comme pour son pendant positif [3], la recherche scientifique a désormais pu avancer pour en expliquer les bases physiologiques. Nous nous proposons ici de faire le point des connaissances à ce sujet et d’étudier ses conséquences éventuelles qui ne sont pas négligeables.