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Le disease management est-il possible en France ? Volume 3, numéro 5, Mai 2007

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Cette synthèse a été réalisée dans le cadre d'une mission de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS). Elle présente l'expérience américaine qui date du début des années 1990.

Le disease management américain se matérialise pour l'essentiel par des communications téléphoniques réalisées par des infirmières à partir de centres d'appels.

Quatre fonctions sont exercées : éducation thérapeutique, motivation des patients (coaching), coordination des soins (elle n'apparaît pas évidente dans l'article...) et suivi de l'état de santé des malades chroniques. Cette démarche se développe en parallèle de l'action du médecin sans réelles interactions. Elle se concentre sur quelques pathologies : diabète, insuffisances respiratoires, maladies cardiovasculaires. Les auteurs rapportent également les expériences anglaise et allemande, avec leurs particularités : introduction d'un paiement à la performance des généralistes en Grande Bretagne, recherche de modification des pratiques des médecins et des malades en Allemagne. Le succès de ces interventions est relativement consensuel sur le plan sanitaire, en tout cas là où les médecins ont été réellement impliqués dans la démarche. Il est plus débattu sur le plan financier. L'objectif de réduction à court terme des hospitalisations est simple à démontrer, celui d'économies à long terme plus complexe.

Bras PL, Duhamel G, Grass E. Améliorer la prise en charge des maladies chroniques : les enseignements des expériences étrangères de disease management. Prat Organ Soins. 2007;37:341-56.

• À partir de 3 « modèles » très différents, il apparaît surtout qu'il y a une erreur fondamentale à ne pas faire, qui consisterait à superposer à «l'offre de santé» locale une offre qui apparaîtrait comme concurrentielle et ajouterait une strate professionnelle supplémentaire : ce qui «marche» intègre bien les professionnels de santé locaux, dans un réel effort de coordination des soins.

• La deuxième remar-que concerne les rémunérations des professionnels : le disease management introduit dans tous les systèmes où il est proposé - libéral ou nationalisé - des modes de rémunération mixtes, appuyées sur des résultats sanitaires.

• On peut ne pas être d'accord avec les propositions compliquées des auteurs pour un déploiement de ce type de démarche en France. Elles peuvent apparaître au lecteur comme très bureaucratiques et loin de la réalité des pratiques de terrain. Il n'en reste pas moins que les préalables posés sont les bons : on peut certainement mieux faire dans le domaine des maladies chroniques, il y a un vrai problème d'implémentation des recommandations, et rien ne se fera contre ou sans les professionnels...

Cette synthèse a été réalisée dans le cadre d'une mission de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS). Elle présente l'expérience américaine qui date du début des années 1990.

Le disease management américain se matérialise pour l'essentiel par des communications téléphoniques réalisées par des infirmières à partir de centres d'appels.

Quatre fonctions sont exercées : éducation thérapeutique, motivation des patients (coaching), coordination des soins (elle n'apparaît pas évidente dans l'article...) et suivi de l'état de santé des malades chroniques. Cette démarche se développe en parallèle de l'action du médecin sans réelles interactions. Elle se concentre sur quelques pathologies : diabète, insuffisances respiratoires, maladies cardiovasculaires. Les auteurs rapportent également les expériences anglaise et allemande, avec leurs particularités : introduction d'un paiement à la performance des généralistes en Grande Bretagne, recherche de modification des pratiques des médecins et des malades en Allemagne. Le succès de ces interventions est relativement consensuel sur le plan sanitaire, en tout cas là où les médecins ont été réellement impliqués dans la démarche. Il est plus débattu sur le plan financier. L'objectif de réduction à court terme des hospitalisations est simple à démontrer, celui d'économies à long terme plus complexe.


Bras PL, Duhamel G, Grass E. Améliorer la prise en charge des maladies chroniques : les enseignements des expériences étrangères de disease management. Prat Organ Soins. 2007;37:341-56.

Commentaires de la rédaction

• À partir de 3 « modèles » très différents, il apparaît surtout qu'il y a une erreur fondamentale à ne pas faire, qui consisterait à superposer à «l'offre de santé» locale une offre qui apparaîtrait comme concurrentielle et ajouterait une strate professionnelle supplémentaire : ce qui «marche» intègre bien les professionnels de santé locaux, dans un réel effort de coordination des soins.

• La deuxième remarque concerne les rémunérations des professionnels : le disease management introduit dans tous les systèmes où il est proposé - libéral ou nationalisé - des modes de rémunération mixtes, appuyées sur des résultats sanitaires.

• On peut ne pas être d'accord avec les propositions compliquées des auteurs pour un déploiement de ce type de démarche en France. Elles peuvent apparaître au lecteur comme très bureaucratiques et loin de la réalité des pratiques de terrain. Il n'en reste pas moins que les préalables posés sont les bons : on peut certainement mieux faire dans le domaine des maladies chroniques, il y a un vrai problème d'implémentation des recommandations, et rien ne se fera contre ou sans les professionnels...

 

10.1684/med.2007.0121