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Incontinence anale : des solutions simples ? Volume 3, numéro 1, Janvier 2007

Auteurs

L'incontinence anale nuit considérablement à la qualité de vie, a des implications financières et sociales importantes, est une cause majeure de placement en institution. Une enquête de 1992 évaluait sa prévalence à 11% dans la population française âgée de plus de 45 ans. Deux études récentes se sont intéressées à sa prise en charge. La première portait sur 287 malades incontinents (209 femmes, 78 hommes, âge moyen 56 ans ; extrêmes 16-84) consultant pour ce motif dans un centre spécialisé ; 126 (43,9%) relevaient d'un traitement médical simple (62 pour diarrhée, 64 pour constipation), 62 (18,1%) d'une rééducation par biofeedback (technique de maîtrise des émotions et de leurs répercussions viscérales), 99 (34,5%) d'une chirurgie spécifique. La deuxième étude portait sur 36 malades incontinents avec des troubles du transit associés (28 femmes, 8 hommes, âge moyen 67,5 ans, extrêmes 16-86) ; après traitement médical, le score médian d'incontinence diminuait de 12 à 6,5 (p < 0,001), 61% se considéraient comme guéris ou améliorés par le traitement médical. Ces deux études montrent qu'un traitement médical des troubles du transit peut être proposé en première intention et avec efficacité à plus de la moitié des patients ayant une incontinence anale.


Demirci S, Gallas S, Bertot-Sassigneux P, Michot F, Denis P, Leroi AM. Anal incontinence : the role of medical management. Gastroenterol Clin Biol 2006 ;30:954-60.

 

Les questions que se pose la rédaction

* Plus encore que l'incontinence urinaire, l'incontinence anale est encore un problème difficile à aborder en consultation. Ces deux études ont pourtant montré que le simple traitement des troubles du transit améliore la situation plus d'une fois sur deux.

* On peut rappeler que dans l'étude transversale sur l'incontinence urinaire publiée dans le 1er numéro de Médecine (2005;1:32-7), il apparaissait que le fait de poser la question de l'incontinence anale à titre systématique en consultation de médecine générale, dans le cadre, il est vrai, d'une étude, ne soulevait pas de difficultés d'expression particulières. Encore faut-il le faire...

 

DOI : 10.1684/med.2007.0056