Médecine
MENUIn vino veritas… (et la vérité n’est pas une !) Volume 5, numéro 5, Mai 2009
- DOI : 10.1684/med.2009.0419
- Page(s) : 199
- Année de parution : 2009
L’équipe dijonnaise présente son travail prospectif sur un an chez des patients à haut risque au Congrès de l’American College of Cardiology 2009.
L’étude a été menée en Côte-d’Or chez 210 patients diabétiques, victimes d’un premier infarctus, au cours de l’année 2005. Les auteurs ont distingué 2 groupes : les 92 qui buvaient entre un et trois verres de vin par jour et les 118 « autres » (on comprend l’hypothèse !), soit abstinents soit buvant plus de 3 verres/j. Les premiers étaient significativement plus âgés que les seconds (71 vs 67 ans ; p = 0,026), étaient plus fréquemment des hommes (77 vs 64%; p = 0,045), pratiquaient davantage d’activité physique (62 % > 2 h/semaine, vs 42 % ; p = 0,005). Les autres variables (IMC, HTA et traitements antidiabétiques notamment) étaient identiques. Après un an de suivi, les chiffres glycémiques sont nettement en faveur des consommateurs du 1er groupe : HbA1C à 6,8 % vs 7,3 % chez les « autres » (p < 0,001). Plus surprenant encore, la consommation modérée est, avec l’insulinothérapie, le seul facteur qui ressorte comme significativement associé à une HbA1c < 7,5% !
Sicard P, Farnier M, Ravisy J et al. Moderate wine consumption and glycated haemoglobin level in diabetic patients after an acute myocardic infarction: a prospective observational study. Session Poster. Congrès de l’American College of Cardiology. 30 mars 2009 (à l’adresse http://www.theheart.org/fr/article/959551/print.do).
Les questions que se pose la rédaction
• Petit clin d’oeil à la récente polémique soulevée par les prises de position de l’Institut national du Cancer. Cette étude bourguignonne (exempte bien sûr de tout conflit d’intérêt) va nous poser un sérieux dilemme : faut-il conseiller un peu de vin à nos diabétiques qui ont fait un infarctus, même les abstinents, au risque d’augmenter leur risque cancéreux ?
• Ce n’est bien sûr qu’une étude d’observation, aux multiples biais, dont on ne saurait tirer de conclusions hâtives… Le commentateur (français) pose d’ailleurs d’excellentes questions : à quand l’évaluation du Service Médical Rendu du Nuits-Saint-Georges ? Est-ce l’effet du « bon vin», ou peut-on l’attribuer à n’importe quel alcool de basse extraction ? Qui proposera des études d’intervention ?