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Génériques ? Non, merci... Volume 4, numéro 2, Février 2008

Auteurs

Cette étude qualitative sur le suivi de l'ordonnance des antihypertenseurs a été réalisée en zone rurale dans le sud-est de la France entre octobre 2002 et avril 2004 ; 68 patients traités depuis plus d'un an, la plupart bénéficiant de l'exonération du ticket modérateur, et 11 médecins généralistes ont accepté un entretien approfondi.

Les patients manquent de confiance envers les génériques pour le traitement de leur HTA, alors qu'ils affirment y être favorables en général. Le générique est perçu comme de qualité inférieure, témoin d'une injustice sociale : la diminution de coût ne saurait traduire qu'une diminution de la qualité que l'on retrouve dans tous les secteurs de la consommation et dont les consommateurs font les frais. Dans une représentation générale très ambivalente du médicament, le générique est perçu principalement sur le versant négatif de la toxicité et des effets indésirables, non comme le produit de la recherche médicale mais comme celui de la maîtrise des dépenses de santé. Il modifie la relation médecin-malade en compromettant la personnalisation du traitement et en faisant intervenir des tiers dans cette relation (pharmacien, État).


Sarradon-Eck A, Blanc MA, Faure M. Des usagers septiques face aux médicaments génériques: une approche anthropologique. Revue d'Épidémiologie et de Santé Publique. 2007;55:179-85.

Commentaires de la rédaction

* L'analyse de la parole des patients et des médecins permet de comprendre la cohérence et la rationalité de comportements que l'on pourrait juger a priori irresponsables ou négligents. Il reste à en tirer les conséquences nécessaires en termes de communication...

L'étude nous rappelle opportunément l'importance du symbolisme culturel et social de la prescription et de la non-prescription ! médicamenteuse.