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Fruits, légumes et prévention du cancer : pas si enthousiasmant que prévu… Volume 6, numéro 5, Mai 2010

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L’éditorialiste du JNCI souligne que la publication des données de la cohorte européenne EPIC ouvre peut-être « la crise au rayon fruits et légumes… »

Près de 500 000 hommes et femmes, suivis 9 ans, ont développé environ 30 000 cancers (toutes localisations). Ils rapportaient eux-mêmes leur mode de vie et d’alimentation. La très faible amplitude des variations constatées dans l’association entre consommation de fruits et légumes et incidence des cancers interdit toute conclusion. Seule la stratification avec l’alcool suggère une forte réduction du risque chez les fumeurs-buveurs excessifs. Comme le souligne Willett, médecin de santé publique à la Harvard School, les hypothèses d’une réduction importante du risque de cancer, de l’ordre de 50 %, avancées dans les années 1990, sur lesquelles sont fondés en partie les programmes nutritionnels de différents pays, ne tiennent pas, ce qui n’exclut pas la possibilité d’un effet protecteur de certains fruits ou légumes ou de certains de leur composants, à l’exemple du lycopène de la tomate pour le cancer de la prostate ; ce qui ne change pas non plus les avantages démontrés d’une telle alimentation en termes de protection cardiovasculaire. Mais Willett rappelle que l’objectif principal actuel pour la prévention des cancers est la lutte contre le tabagisme et l’obésité.

1. Willett WC. Fruits, Vegetables and Cancer Prevention: Turmoil int the Produce Section. JNCI. 2010;102:510-11.
2. Bofetta P, Couto E, Wichmann J, Ferrari P, Trichopoulos D, Bueno-de- Mesquita HB et al. Fruit and Vegetable Intake and Overall Cancer Risk in the European Prospective Investigation Into Cancer and Nutrition (EPIC). JNCI. 2010;102:529-37.

Les questions que se pose la rédaction

• Comme le souligne l’éditorialiste du JNCI, l’étude EPIC ne remet pas en question l’intérêt d’un régime plutôt «méditerranéen », mais ce n’est pas côté cancer qu’il faut en chercher les motivations.
• Reste qu’il s’agit d’une importante « voie d’entrée » pour débattre avec le patient de ses habitudes et modes de vie... et tenter de les faire modifier le cas échéant.

Mots clés : alimentation, cancer, prévention