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…Et généralistes trop peu « interventionnistes » ? Volume 6, numéro 10, Décembre 2010

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Le BEH affirme que « l’inertie thérapeutique restait importante dans la prise en charge des diabétiques de type 2 en France en 2008-2009 ».

Les données utilisées proviennent d’un panel de médecins généralistes français. L’analyse a porté sur 17 493 patients traités par hypoglycémiants oraux seuls avec au moins deux dosages d’HbA1c disponibles. Ces patients sont semblables à ceux de l’échantillon représentatif des diabétiques français (étude Entred) : 39 % de femmes (Entred 46 %), âge moyen 66,5 ans (66 ans), 59 % traités par monothérapie, 32 % par bithérapie et 9 % par trithérapie (54 %, 36 % et 10 % dans Entred). Selon les recommandations actuelles, 3 118 (18 %) de ces patients nécessitaient une intensification du traitement ; 39 % en ont bénéficié dans les 6 mois après un deuxième dosage d’HbA1c déséquilibré, 59 % à 12 mois. La probabilité d’intensification était significativement associée à deux facteurs : plus le patient était jeune ou plus son niveau d’HbA1c au premier dosage disponible était élevé, jusqu’au seuil de 9 %, plus la probabilité d’intensification augmentait. Les auteurs soulignent que cette situation constitue un enjeu en termes de santé publique en raison des complications du diabète, dont le risque augmente avec le mauvais équilibre glycémique et que la mise à jour des recommandations pourrait constituer une occasion de rappeler une telle nécessité.

1. Bouée S, Detournay B, Balkau B, Blicklé JF, Attali C, Vergès B et al. Diabète de type 2 : pratiques d’intensification thérapeutique chez les médecins généralistes en France en 2008-2009. BEH. 2010;42-43:436-40.

Les questions que se pose la rédaction
• Comment comprendre ce type d’enquête ? La base Thalès® utilisée ne prend en compte que les médicaments prescrits par le médecin qui a accepté de participer à ce panel très « privé », mais pas les caractéristiques socio-économiques et l’ancienneté du diabète. Les auteurs admettent la nécessité « d’une enquête prospective plus qualitative » mais on peut être pour le moins dubitatif sur les données recueillies…
• Peut-on d’ailleurs parler « d’inertie thérapeutique » alors que les deux facteurs d’intensification du traitement mis en évidence sont l’âge et le niveau élevé d’HbA1c ?
• Pourquoi, enfin, cet « acharnement » à juger de la qualité de la prise en charge du diabète de type 2 sur la seule valeur de l’HbA1c et de la prescription d’antidiabétiques oraux, critères très intermédiaires pour le moins discutables ?

Mots clés : antidiabétiques oraux, diabète, HbA1c