JLE

Médecine

MENU

Dossier médical personnel : qu'en pensent les médecins ? Une enquête auprès des médecins de l'agglomération de Reims Volume 3, numéro 6, Juin 2007

Auteurs
UFR de Reims

Contexte : L'expérimentation du dossier médical personnel (DMP) a été lancée en juin 2006 sur 17 sites pilotes, dont celui de l'agglomération de Reims. Objectif : Recueillir l'opinion des médecins du site de Reims sur ce sujet. Méthode : Enquête d'opinion menée de juillet à septembre 2006 à partir d'un questionnaire adressé à tous les médecins exerçant dans l'agglomération (1 076). Résultats : 377 questionnaires exploitables ont été retournés, dont 33 % venant de médecins généralistes. Les répondants disposaient presque tous d'un ordinateur sur leur lieu d'exercice et déclaraient utiliser facilement Internet, 58,4 % tenaient à jour un dossier patient informatisé, 10 % participaient à l'expérimentation. Un consensus se dégageait en faveur : d'un DMP structuré (72,8 %), du principe de « bris de glace » (82,2 %), de l'utilisation des données anonymisées pour l'épidémiologie (74,2 %) et contre le « droit au masquage » (67 %). 74,2 % des répondants estimaient que le DMP permettrait une meilleure prise en charge médicale des patients et 62,6 % qu'il améliorerait la communication entre confrères. Les craintes liées au DMP étaient le surcroît de travail (55,6 %), l'accumulation de données non pertinentes (46,6 %) et l'insécurité des données (44,8 %). Les principaux obstacles concrets à l'utilisation étaient la double saisie (39 %), le manque de temps (27,3 %) et l'absence de rémunération (11,7 %). Discussion : Le DMP devrait permettre le développement d'une culture du partage des données de santé entre professionnels, et entre soignant et soigné. Plusieurs défis restent à relever, en matière d'interopérabilité et de sécurité des données, pour finir d'emporter l'adhésion des 9 médecins sur 10 qui se déclarent prêts à utiliser le DMP. Le rejet du « masquage » et le plébiscite du « bris de glace » révèlent une mauvaise appréhension des nouvelles relations entre médecins et patients. Conclusion : Une large majorité des médecins est favorable au principe du DMP, mais peu d'entre eux y sont préparés. Un effort de formation et d'information spécifique est réclamé (84,5 %) et sera nécessaire pour donner confiance en l'outil.