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Deuxième partie : EBM et pratiques médicales Volume 1, numéro 3, Décembre 2005

Auteurs
Département d'imagerie, Centre Oscar Lambret, Lille - s-taieb@o-lambret.fr

EBM et choix du patient En 1996, Sackett précisait, en réponse aux critiques adressées à l'EBM, que celle-ci est l'utilisation consciencieuse, explicite et judicieuse de la meilleure "évidence" du moment, pour une prise en charge personnalisée de chaque patient [1, 2]. Durieux en 1998 insistait sur le rôle de l'EBM comme aide à la décision et la nécessité d'en connaître les limites si ce concept était utilisé dans un but de contrôle des coûts de la santé [3]. Les risques de dévoiement de l'idée initiale des promoteurs sont liés à la survalorisation de l'apport de la méthodologie des statistiques et à la prééminence de la recommandation, poussée par les difficultés économiques du secteur santé, sur le libre arbitre du praticien. Cela explique, d'une part, les réticences de ceux qui ne voient dans l'EBM qu'un moyen de rationnement des soins basés sur la preuve avec le risque de retard dans l'application de nouveaux traitements en l'absence de preuves, d'autre part le risque d'une application instrumentale du concept comme "outil à produire du standard et à réguler les coûts" en oubliant la nature probabiliste du savoir médical et la discussion sur les préférences des patients avant la prise de décision.