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Dépister le cancer colorectal : avec quel test ? Une étude comparative test gaïac vs. test immunologique en population générale Volume 2, numéro 10, Décembre 2006

Auteurs
1 Cancers et Populations. ERI 3 INSERM, UFR Médecine CHU Caen 2 Association Mathilde, Caen 3 Institut Interrégional pour la Santé (IRSA) Tours

Contexte : Le test au gaïac est recommandé pour la recherche de sang fécal occulte en dépistage du cancer colorectal. Sa faible sensibilité limite son efficacité et la confiance que lui accordent les praticiens. Méthodes : Pendant les premiers mois de la mise en oeuvre du dépistage du cancer colorectal dans le Calvados, les performances du test de référence (Hémoccult II® non réhydraté) ont été comparées à celles du test immunologique Magstream® ; Trente mille personnes ont réalisé les 2 tests. La coloscopie était proposée si l'un au moins des tests était positif. Cette étude porte sur les 10 673 premières personnes ayant réalisé leurs tests entre le 1er juin 2004 et le 30 juin 2005. Résultats : Au seuil de positivité du test immunologique défini par le fabricant (20 ng d'hémoglobine/mL), le gain de sensibilité associé à son utilisation (+ 50 % pour les cancers et + 256 % pour les adénomes à risque élevé) se faisait au prix d'une perte de spécificité. Le nombre de faux positifs excédentaires associé à la détection d'une néoplasie avancée (cancer ou adénome à haut risque) supplémentaire était de 2,67 (1,65-2,85). Avec un seuil de 50 ng/mL, le test immunologique détectait plus de deux fois plus de lésions à risque que le test au gaïac (sensibilité multipliée par un facteur 2,33) sans perte de spécificité (spécificité multipliée par un facteur 0,99). Avec un seuil de 75 ng/mL, le taux de positivité était identique à celui du test au gaïac (2,4 %), l'utilisation du test immunologique permettant un gain de sensibilité de 90 % et une diminution du taux de faux positifs de 33 %. Conclusion : Il y a de plus en plus d'arguments en faveur de l'utilisation du test immunologique. Le bénéfice est plus important pour les adénomes à haut risque que pour les cancers. La technique de lecture automatisée permet le choix d'un taux de positivité correspondant au meilleur rapport sensibilité/spécificité.