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Dépistage spontané du cancer du sein en Aquitaine : enquête auprès de 150 médecins généralistes Volume 1, numéro 2, Novembre 2005

Auteurs
Virginie Birocheau - Médecin généraliste Marie-Hélène Dilhuydy - Sénologue, Institut Bergonié Bordeaux Sylvie Maurice-Tison - Santé publique, ISPED université Bordeaux 2 Jean-Louis Demeaux - Médecin généraliste, professeur associé à l'université Bordeaux 2

Objectifs : observer la pratique de dépistage du cancer du sein par les médecins généralistes avant la généralisation du dépistage organisé en Aquitaine : estimation du taux de couverture mammographique chez les femmes de 50 à 74 ans et étude des facteurs influençant ou freinant leur participation. Méthode : enquête épidémiologique prospective en deux parties : 1) recueil des données à partir d'un questionnaire concernant pour chaque médecin les 10 premières patientes se présentant en consultation à leur cabinet, interrogées rétrospectivement sur leur statut mammographique ; 2) entretien téléphonique auprès des 150 médecins généralistes de l'échantillon. Analyse statistique des données par Épi info 6. Résultats : taux de réponse de 43 % à l'enquête postale, 531 questionnaires analysés et 519 exploitables : 65 % des patientes avaient réalisé une mammographie depuis moins de 3 ans, 18 % depuis plus de 3 ans, 9 % jamais. Les patientes âgées de moins de 60 ans, sous traitement hormonal substitutif ou ayant un suivi particulier du fait d'une anomalie radiologique autre qu'un cancer étaient les plus nombreuses à avoir bénéficié d'une mammographie les trois dernières années. Les motifs les plus fréquemment cités par les patientes pour expliquer l'absence de participation sont la perception d'une bonne santé et la peur de découvrir un cancer ; par les médecins pour justifier l'absence de prescription : le suivi irrégulier et l'existence d'une pathologie plus grave. Il semble exister entre médecins généralistes et gynécologues, alors que leur rôle apparaît complémentaire, un défaut de communication responsable d'un frein à la participation des femmes. Conclusion : cette enquête a confirmé les données d'autres études mettant en évidence que les femmes les plus à risque de ne pas réaliser une mammographie sont âgées de plus de 60 ans et sans suivi gynécologique. Une meilleure formation des médecins généralistes à la pratique de ce dépistage permettrait d'améliorer leur implication, facteur influençant la participation des femmes.