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Consommation de sel et mortalité cardiovasculaire Volume 10, numéro 10, Décembre 2014

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Trois études récentes ont examiné la relation entre consommation de sel et mortalité cardiovasculaire : l’une s’est intéressée à l’évolution de la consommation de sel en Angleterre de 2003 à 2011, la deuxième à la consommation de sel dans 66 pays et la troisième a concerné une cohorte de plus de 100 000 personnes dans 17 pays.

 

En Angleterre, la consommation quotidienne moyenne de sel mesurée par la natriurèse des 24 heures a décru de 1,4 g (de 9,5 à 8,1 g), soit environ 15% de 2003 à 2011 [1]. Dans la même période, la pression artérielle moyenne a baissé de 3 (+/- 0,33) mmHg et les mortalités par AVC et infarctus du myocarde respectivement de 42% et 40%. Les auteurs concluent que la baisse de la consommation de sel a contribué de manière importante à la baisse de la pression artérielle et a ainsi participé de façon substantielle à la baisse de la mortalité cardiovasculaire même si d’autres facteurs sont impliqués comme la baisse du tabagisme et de la cholestérolémie et l’augmentation de la consommation de fruits et légumes. La deuxième étude a utilisé les données de la consommation de sel dans 66 pays (74 % de la population mondiale) [2]. Les auteurs ont ensuite calculé les effets de la consommation de sel sur la pression artérielle à partir des résultats de la métaanalyse de 107 essais randomisés évaluant les effets d’une réduction de l’apport sodé sur la pression artérielle. Puis ils ont calculé l’effet de la pression artérielle sur la mortalité cardiovasculaire à partir des résultats de la méta-analyse de 99 cohortes (1,38 millions de participants). Au terme de ces calculs, les auteurs ont estimé à 1,65 millions le nombre de morts de cause cardiovasculaire attribuables en 2010 à une consommation de sel supérieure à la valeur de référence de 2 g/j. La troisième étude est une étude prospective de cohorte qui a inclus 101 945 personnes issues de 17 pays et suivis en moyenne 3,7 ans [3]. Les consommations les plus élevées de sel (> 7 g/j) sont associées à une morbimortalité cardiovasculaire accrue par rapport aux consommations moyennes (4 à 6 g/j) ; mais il en est de même pour les consommations les plus basses (< 3 g/j).

 

1 - He FJ, Pombo-Rodrigues S, MacGregor GA. Salt reduction in England from 2003 to 2011: its relationship to blood pressure, stroke and ischaemic heart disease mortality. BMJ Open. 2014;4:e004549.
2 - Mozaffarian D, Fahimi S, Singh GM et al. Global sodium consumption and death from cardiovascular causes. N Engl J Med. 2014;371:624-34.
3 - O’Donnell MJ, Mente A, Rangarajan S et al. Urinary sodium and potassium excretion, mortality, and cardiovascular events. N Engl J Med. 2014;371:612-23.

 

Que retenir pour notre pratiques ?

• Les consommations élevées de sel sont associées à une pression artérielle plus élevée et à une morbimortalité cardiovasculaire accrue.

 

Mots clés : Maladies cardiovasculaires ; Mortalité ; Hypertension artérielle [Cardiovascular Diseases; Mortality ; Hypertension]