JLE

Médecine

MENU

Cancer localisé de la prostate : faut-il traiter ? Volume 3, numéro 4, Avril 2007

Auteurs

Cette nouvelle étude observationnelle (américaine) a été réalisée chez 44 630 hommes âgés de 65 à 80 ans atteints d'un cancer limité à la prostate, bien ou modérément différencié, pour lesquels le diagnostic a été porté entre 1991 et 1999 et ayant survécu plus d'un an après. Ils ont été suivis jusqu'à leur mort ou jusqu'à la fin de l'étude (31 décembre 2002) ; 32 022 avaient reçu un traitement actif (prostatectomie radicale ou radiothérapie), 12 608 une simple surveillance, ceux ayant eu une thérapeutique hormonale isolée étant exclus. Le traitement actif était associé significativement à une survie plus longue, même après ajustement pour les facteurs confondants éventuels (caractéristiques de la tumeur, données démographiques, comorbidités) et dans tous les sous-groupes étudiés, y compris ceux des hommes les plus âgés (75 à 80 ans au moment du diagnostic), des hommes de race noire et de ceux considérés comme à faible risque. Les auteurs soulignent cependant qu'il ne s'agit que d'une étude d'observation, dont les résultats seraient à confirmer ou infirmer par ceux d'études randomisées et contrôlées. L'éditorial qui accompagne l'article est plus acerbe, posant en titre la question de fond : est-ce la durée de survie qui est améliorée par le traitement, ou les pratiques actuelles ne réservent-elles pas les traitements « agressifs » aux patients les plus solides ?


Wong YN, Mitra N, Hudes G, Localio R, Schwartz JS, Wan F et al. Survival associated with treatment vs observation of localized prostate cancer in elderly men. JAMA. 2006;296:2683-93.

Liwin MS, Miller DC. Treating older men with prostate cancer. Survival (or selection) of the fittest ? JAMA. 2006;296:2733-4.

Commentaires de la rédaction

* Un précédent numéro de Médecine a largement abordé les problèmes du dépistage du cancer de la prostate (avril 2006) : il est évident que la réalisation de plus en plus fréquente de dosages de PSA a entraîné une augmentation des diagnostics et donc des traitements de cancers localisés de la prostate.

* On ne peut que conclure avec les éditorialistes que 1) le nombre de décès en rapport avec le cancer de la prostate n'atteint pas 10 % dans les 12 années que dure le suivi, et donc que 2) beaucoup plus de patients meurent avec un cancer de la prostate qu'à cause de ce cancer. Cette étude, pour intéressante qu'elle soit, n'apporte pas d'arguments nouveaux ...