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Cancer du col de l'utérus : l'urgence reste le dépistage Volume 3, numéro 5, Mai 2007

Auteurs
Société française de documentation et de recherche en médecine générale

Malgré l'absence d'essais randomisés dans ce domaine, il n'est aujourd'hui douteux pour personne que la généralisation, même imparfaite, du dépistage du cancer du col de l'utérus par frottis cervical est l'un des éléments importants de la relative "raréfaction " de ce cancer. En effet, celui-ci est précédé pendant 10 à 15 ans par des lésions précancéreuses, détectables par le frottis. Leur traitement permet d'éviter ou de réduire le risque d'évolution vers un cancer invasif. Depuis les remous soulevés par la recommandation de l'Andem en 1995, toutes les recommandations internationales, sans aucune exception, ont retenu pour le dépistage du cancer du col utérin un rythme triennal, compromis coût-efficacité raisonnable dans des populations telles que la nôtre. Pourtant, les problèmes de fond sont toujours là : insuffisance de l'information des femmes et de la participation des généralistes au dépistage ; insuffisances de la filière de soins, du prélèvement au suivi des frottis anormaux. La meilleure compréhension de l'histoire naturelle - très majoritairement infectieuse - du cancer du col, la mise en oeuvre de tests de typage des virus en cause, et maintenant la mise sur le marché de vaccins contre les principaux de ces virus ne doivent en aucun cas occulter la question centrale : celle d'un dépistage efficace d'une maladie qui tue encore chaque année près de 1 000 femmes françaises, dans une population pourtant largement "privilégiée " de ce point de vue par rapport aux populations des pays en voie de développement.