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Médecine

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Cancer du col de l'utérus. Regards croisés sur le dépistage Première partie : quels sont les problèmes ? Volume 5, numéro 3, Mars 2009

Auteurs
SFDRMG ; marc-aurel noos.fr

Contexte : D'après les études épidémiologiques, le cancer du col de l'utérus, malgré de grandes avancées dans sa prévention, reste au septième rang des cancers féminins et pose encore de nombreux problèmes de santé publique. Son dépistage repose sur une démarche scientifique validée. Le financement qui lui est actuellement consacré suffirait à dépister toute la population-cible concernée. Pourtant, la prévention n'est pas optimale, la morbi-mortalité reste élevée et la démographie médicale laisse craindre des gisements de « non-qualité » dans ce domaine. Devant la complexité des facteurs qui influencent les pratiques, il apparaît a priori que l'on ne peut attendre de réelle amélioration que par une double approche scientifique, l'une reposant sur les données biomédicales, l'autre sur les données des sciences humaines et sociales. Objectif : Mieux connaître les pratiques et définir les conditions nécessaires à la mise en oeuvre optimale d'un dépistage du cancer du col, à travers un double regard (biomédical et sciences humaines). Méthode : La première étape, préparatoire, de cette étude a été une revue de la littérature dans les deux champs scientifiques, sciences biomédicales et sciences humaines et sociales. Cette première étape est nécessaire à l'élaboration d'un cadre d'entretien en tête à tête qui sera mené au cours de la seconde étape. C'est elle qui fait l'objet de la présente publication. Résultats : Le dépistage du cancer du col de l'utérus pose quatre types de problèmes : règles et normes « officielles » pas toujours adaptées aux réalités du terrain, convergences et divergences des logiques des acteurs de santé, spécificité de la prévention du cancer du col de l'utérus, et logiques propres à la médecine générale, où il semble artificiel de vouloir étudier de manière séparée le dépistage du cancer du col de l'utérus en tant que tel, isolé du contexte plus général de la consultation. Discussion : Les aspects biomédicaux du dépistage soulèvent des problèmes de 3 ordres : compliance des patientes, problèmes techniques et problèmes organisationnels. L'approche des sciences humaines et sociales complète les questions posées : la question de la compliance suppose d'analyser les normes, les croyances, les valeurs des différents acteurs ; la question de l'amélioration de la démarche de prévention des médecins se pose dans les mêmes termes. Ce n'est qu'en analysant les logiques plus ou moins implicites qui guident les uns et les autres que l'on peut comprendre les écarts entre recommandations, images officielles, et pratiques de terrain. Conclusion : L'étude qualitative menée à l'issue de cette revue de la littérature devrait aider les acteurs (femmes et médecins), dans une logique réflexive, à mieux comprendre les enjeux et analyser leurs difficultés.