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BCG-SSI avant 6 ans : effets indésirables non négligeables Volume 3, numéro 4, Avril 2007

Auteurs

En France, la forme multipuncture du BCG, utilisée pour 90 % des nourrissons, a disparu fin 2005 (Monovax®), le seul vaccin disponible étant maintenant le BCG-SSI®, vaccin danois du Statens Serum Institute de Copenhague. L'enquête rétrospective à laquelle ont répondu 579 médecins du réseau Infovac montre les nombreux problèmes de cette vaccination : technique difficile, avec les conséquences éventuelles sur l'acceptation des parents pour les vaccinations ultérieures, nécessité d'une aide à la contention de l'enfant, et surtout effets indésirables à type de lymphadénites suppurées. Leur incidence a considérablement augmenté depuis le changement de technique et surtout de souche vaccinale, comme en Angleterre, Irlande ou Afrique du Sud. La moitié des médecins répondeurs ont observé des complications locorégionales de la vaccination, 6 % seulement les ayant déclarés aux centres de pharmacovigilance ou au laboratoire ; 40 % des généralistes et 27 % des pédiatres n'ont pas fait de BCG depuis la disparition du Monovax®. La pratique des certificats de contre-indication temporaire ou de non-indication a posé des problèmes dans les collectivités d'enfants, où les refus d'inscription se sont multipliés (l'entrée en collectivité représentant 1/3 des indications de vaccination dans l'enquête).


Dommergues MA, De la Rocque F, Dufour V, Flort D, Gaudelus J, Guérin N et al. Enquête sur les effets secondaires locaux du vaccin intradermique BCG-SSI® chez l'enfant de moins de six ans en France. Arch Pédiatrie. 2007;14:102-8.

Commentaires de la rédaction

* Les auteurs concluent curieusement à la nécessité de former les médecins à cette pratique, après avoir montré que l'augmentation inattendue de fréquence des adénites suppurées en Angleterre et Irlande était rarement due à une erreur technique...

* Ils indiquent surtout que les conditions sont réunies en France pour modifier la politique vaccinale par le BCG, comme dans de nombreux autres pays et comme l'a proposé l'Inserm. Mais ce n'est pas l'hypothèse retenue par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) ni de la DGS qui a maintenu l'obligation vaccinale avant 6 ans en cas d'entrée en collectivité.

* Que faire quand il y a un tel décalage entre les obligations administratives, fussent-elles justifiées, au moins partiellement, et les pratiques et effets indésirables ?.