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Aspirine et antioxydants chez les diabétiques Volume 5, numéro 4, Avril 2009

Auteurs

L’essai écossais contrôlé randomisé Prevention Of Progression of Arterial Disease And Diabetes (POPADAD) a testé l’adjonction d’aspirine et/ou d’antioxydants chez des diabétiques ayant une atteinte artérielle périphérique asymptomatique en prévention des évènements cardiovasculaires.
L’essai a inclus durant 4,5 à 8,6 ans 1 276 adultes de plus de 40 ans présentant un diabète de type 1 ou 2 et un index de pression artérielle à la cheville égal ou inférieur à 0,99 sans symptôme de pathologie artérielle. Ils ont été répartis en 4 groupes (équivalents par ailleurs) pour recevoir soit de l’aspirine (100 mg) et des antioxydants (vit. E, vit. C, vit. B6, zinc, vit. B3, lecithine, sélénium), soit de l’aspirine et du placebo, soit des antioxydants et du placebo, soit 2 placebos. Le critère de jugement principal était composite : décès par pathologie coronaire ou artérielle cérébrale, infarctus du myocarde ou AVC non fatal, ou amputation par ischémie aiguë d’un membre. Ni l’aspirine, ni les antioxydants, isolés ou associés, n’ont été plus efficaces que le placebo et n’ont donc de justification dans cette indication. Ce résultat ne remet pas en cause l’utilisation de l’aspirine en prévention secondaire chez le diabétique.

1. Belch J, MacCuish A, Campbell L, Cobbe S, Taylor R, Prescott R et al. The prevention of progression of arterial disease and diabetes (POPADAD) trial : factorial randomised placebo controlled trial of aspirin and antioxidants in patients with diabetes and asymptomatic peripheral arterial disease. BMJ. 2008;337:1030-4.
2. Hiatt WR. Aspirin for prevention of cardiovascular events is only effective in established cardiovascular disease. BMJ. 2008;337:a1806

Les questions que se pose la rédaction
• L’éditorial (américain) qui accompagne cet essai rappelle que l’utilisation de l’aspirine est argumentée en prévention cardiovasculaire secondaire, c'est-à-dire en cas de pathologie cardiovasculaire avérée, mais pas en prévention primaire, malgré certaines recommandations.
• La prévention « primaire » chez le diabétique est donc essentiellement fondée sur le contrôle de la glycémie et des autres facteurs de risque modifiables : LDL-cholestérol, tabagisme, sédentarité, surpoids. Ce qui passe par l’éducation thérapeutique du patient…
• On peut conclure, accessoirement, que la perturbation d’un critère intermédiaire de pathologie artérielle (une altération de l’index de pression artérielle) ne suffit pas à affirmer une situation de prévention secondaire…