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A/H1N1 : qui sont les enfants à risque ? Volume 6, numéro 3, Mars 2010

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L’étude rétrospective canadienne recoupe d’autres informations : la « pandémie » A/H1N1 n’apparaît pas comme une pathologie plus sévère que la grippe saisonnière habituelle.

Les auteurs ont analysé les dossiers de 58 enfants hospitalisés à la suite d’une grippe A/H1N1 à Ontario entre mai et juillet 2009 et comparé les données à celles de 200 enfants hospitalisés pour grippe saisonnière A les 5 années précédentes. Les enfants atteints de A/H1N1 étaient plus âgés (6,4 ans vs 3,3), mais parmi les 12 n’ayant pas d’antécédents médicaux, 42 % avaient moins de 2 ans. Chez les 79 % qui avaient des antécédents médicaux, il s’agissait surtout d’asthme (22 % vs 6 % pour les grippes saisonnières) dont 2 étaient mal contrôlés et 6 nécessitaient un usage intermittent de médicaments inhalés. La durée moyenne d’hospitalisation était de 4 jours dans les 2 groupes. Le nombre d’enfants admis en soins intensifs a été analogue (21 % vs 14 %) ainsi que le besoin de ventilation assistée (12 % vs 10 %), 21 % des enfants hospitalisés pour A/H1N1 recevant de l’oseltamivir (dont les 8 admis en soins intensifs, dont 3 avaient une immunodépression sévère). Trois des 4 enfants de moins de 6 mois admis en réanimation ont vu leur état clinique amélioré avant même confirmation de la grippe A/H1N1. Aucun des enfants admis pour A/H1N1 n’est décédé, vs 1 (0,4 %) des enfants admis pour grippe saisonnière.

O’Riordan S, Barton M, Yau Y, Read SE, Allen U, Tran D. Risk factors and outcomes among children admitted to hospital with pandemic H1N1 influenza. CMAJ. 2010;182:39-44.

Les questions que se pose la rédaction
• Les résultats de cette étude sont à rapprocher d’autres séries (Chicago, Mexico, New York). La question de l’identification de groupes à risque reste posée faute de données suffisantes. Il y a 3 enfants obèses dans la cohorte canadienne, et surtout des asthmatiques, sans que la sévérité de l’asthme semble intervenir. Les auteurs rappellent que 3 des 36 enfants décédés de A/H1N1 à la date d’août 2009 (données OMS) étaient asthmatiques, mais aussi porteurs de déficiences neurologiques.
• La grippe A/H1N1 ne paraît au total pas plus sévère que la grippe A saisonnière. Les auteurs concluent prudemment qu’il serait logique de vacciner tous les enfants asthmatiques et d’envisager la prise d’oseltamivir en cas de doute clinique, mais on voit mal dans cet article ce qui justifie cette dernière conclusion…

Mots clés : grippe, enfant, pandémie