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Quel est l’intérêt de doser les marqueurs biologiques dans les valvulopathies asymptomatiques ? Volume 3, numéro 4, Juillet-Août 2007

Auteur
Service de cardiologie, Hôpital Bichat, 46 rue Henri Huchard, 75018 Paris

Dans les pathologies valvulaires, le développement d’altérations auriculaires et ventriculaires gauches est souvent insidieux et associé à un mauvais pronostic. Ainsi, l’existence d’un marqueur biologique capable de déceler précocement le retentissement des valvulopathies serait d’un intérêt considérable. Les peptides natriurétiques sont sécrétés lors des surcharges de volume et de pression, et sont donc des candidats potentiels. Dans les valvulopathies, les concentrations de peptides natriurétiques de type B (BNP) et de peptides N-terminal (NT-pro-BNP) sont plus élevées chez les patients que dans des populations témoins et sont principalement corrélées aux symptômes et à l’importance du remodelage cardiaque. Ainsi, dans l’insuffisance mitrale organique et le rétrécissement aortique, les peptides natriurétiques reflètent les conséquences de la maladie. Les élévations du BNP et du NT-pro-BNP doivent donc attirer l’attention des cliniciens sur la présence d’altérations hémodynamiques, ventriculaires et auriculaires gauches, et peuvent aider à l’évaluation des symptômes dans les cas difficiles. De plus, les peptides natriurétiques semblent être de bons marqueurs pronostiques. En effet, la présence de taux élevés de BNP et NT-pro-BNP est associée à la survenue de décès et d’événements cardiovasculaires indésirables, indépendamment des autres indices de mauvais pronostic. Ainsi, ces peptides pourraient aider à identifier les patients à haut risque, chez qui le recours à la chirurgie doit être réévalué. Le BNP est un outil prometteur dans l’évaluation des valvulopathies, mais des études à plus grandes échelles, incluant principalement des patients asymptomatiques, sont nécessaires pour envisager son utilisation en routine et son intégration dans un arbre décisionnel.