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Journal de Pharmacie Clinique

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Traitement de l’anémie ferriprive par fer intraveineux en milieu hospitalier en France : impact sur les pratiques et les coûts de prise en charge Volume 39, numéro 4, Décembre 2020

Auteurs
1 Recherche clinique et économie de la santé, Hôpital Hôtel-Dieu, Paris, France
2 Service de pharmacie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Université de Paris, Paris, France
3 Département d’oncologie médicale et de soins de support, Hôpital Foch, Suresnes, France
4 Recherche clinique, FAST4, Nîmes, France
5 Service d’anesthésie et de réanimation, Hôpital Cochin, Paris, France
* Correspondance

Objectifs. La supplémentation en fer par voie parentérale est l’option préférée pour traiter efficacement la carence martiale chez les patients présentant une anémie ferriprive. Le fer saccharose et similaires (FS) et le carboxymaltose ferrique (CMF) sont les principales préparations de fer injectable pour le traitement de l’anémie ferriprive. Le risque de réaction anaphylactique associé à ces produits limite l’administration du fer injectable au milieu hospitalier. Les objectifs de l’étude étaient, d’une part, d’évaluer les pratiques d’utilisation du fer par voie parentérale par les médecins anesthésistes chez des patients présentant une carence martiale et une anémie ferriprive en chirurgie orthopédique ou gynécologique dans des établissements de santé français et, d’autre part, d’en déduire l’impact sur les coûts de prise en charge par les établissements. Méthodes. Nous avons utilisé dans cette étude la méthodologie validée des vignettes cliniques représentant quatre situations cliniques fictives pour le FS ou le CMF. Les principaux paramètres d’intérêt étaient : patients d’orthopédie ou de gynécologie, hospitalisation complète/préopératoire ou hospitalisation de jour/postopératoire et documentation de la dose de fer par perfusion, de la dose totale de fer, du nombre de perfusions et de la durée des soins infirmiers associés. Résultats et discussion. Sur 94 médecins participants actifs, 40 indiquent utiliser plus fréquemment le FS dans leur pratique courante et 54 choisissent le CMF. Au vu des simulations, les choix thérapeutiques faits par les médecins ont conduit à 134 cas d’anémie ferriprive traités par FS et 242 cas traités par CMF. Le nombre moyen de perfusions était plus faible avec le CMF (1,3 ± 0,5) qu’avec le FS (2,1 ± 0,7). La durée de soins infirmiers estimée était de 72,5 ± 170,3 minutes et 73,4 ± 186,5 minutes avec le CMF et de 86,1 ± 51,5 minutes et 94,8 ± 65,6 minutes avec le FS pour l’hospitalisation complète et l’hospitalisation de jour respectivement. Conclusion. Par rapport au FS, l’utilisation du CMF pourrait simplifier l’organisation de la prise en charge des patients en raison du nombre plus faible de perfusions, des hospitalisations plus courtes et de la moindre mobilisation des professionnels de santé. En considérant les coûts de transport et les coûts administratifs, le coût total du traitement de l’anémie ferriprive par le CMF pourrait être inférieur à celui du FS.

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