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Journal de Pharmacie Clinique

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Sildénafil et hypertension artérielle pulmonaire secondaire en pédiatrie : étude rétrospective chez 31 enfants Volume 25, numéro 4, Décembre 2006

Auteurs
Service de pharmacie, Hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP), 149 rue de Sèvres, 75743 Paris Cedex 15, Département d’anesthésie-réanimation, Hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP), 149 rue de Sèvres, 75743 Paris Cedex 15

L’hypertension artérielle pulmonaire est une cause majeure de morbidité après chirurgie cardiaque. Parmi les nouveaux vasodilatateurs pulmonaires, le sildénafil a obtenu récemment l’AMM dans cette indication chez l’adulte (octobre 2005). L’objectif de ce travail était d’évaluer l’efficacité et la tolérance en pédiatrie du sildénafil per os dans les formes secondaires d’hypertension artérielle pulmonaire. Trente et un enfants (âge moyen de 2,8 ans et sexe ratio G/F de 1,4) ont été hospitalisés entre 2001 et 2005 à l’hôpital Necker en réanimation de chirurgie cardiaque. L’efficacité du sildénafil a été principalement évaluée en fonction du sevrage définitif ou non du monoxyde d’azote. À l’instauration du traitement par sildénafil, un suivi de la pression artérielle pulmonaire a été effectué en continu afin d’obtenir un équilibre hémodynamique et d’adapter la posologie. Au cours de l’évaluation clinique, le sildénafil a été administré après dissolution extemporanée d’un comprimé de Viagra ®. Le sevrage a été possible pour 88 % des enfants traités par monoxyde d’azote et sildénafil avec une durée moyenne d’utilisation du gaz de 11,4 ± 10,1 jours et de co-prescription avec le sildénafil de 5,1 ± 3,7 jours (posologie initiale moyenne de 8,0 ± 4,5 mg/kg/jour, généralement en 6 prises par jour). Les résultats montrent une grande variabilité inter-individuelle. Le sildénafil a une action dose-dépendante sur la pression artérielle pulmonaire, sans corrélation avec l’étiologie et a présenté une bonne tolérance. Le sildénafil per os semble une alternative efficace au monoxyde d’azote dans l’hypertension pulmonaire secondaire chez l’enfant puisqu’il en permet le sevrage.