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Journal de Pharmacie Clinique

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Régulateur de débit : mise en évidence du mésusage par une enquête de pratiques et propositions d’actions correctives Volume 27, numéro 2, avril-mai-juin 2008

Auteurs
Service de pharmacie, Hôpital Henry Gabrielle, Hospices Civils de Lyon, Saint Genis Laval

Le régulateur de débit (RD) a été créé pour augmenter la précision et la régularité des perfusions par gravité, ses performances restant nettement inférieures à celles des pompes à perfusion et des seringues électriques. Les fortes consommations sur notre établissement et l’hétérogénéité des pratiques nous ont amenés à dresser un état des lieux des pratiques. A partir d’une recherche bibliographique, un questionnaire relatif à l’utilisation du RD a été réalisé par le service pharmaceutique et diffusé aux infirmiers. Les principaux résultats sont les suivants : les solutés administrés avec le dispositif sont le glucose 5 % (84 % des réponses), le glucose 20 % (35 %) et les émulsions lipidiques (12 %). Or ces deux derniers ne devraient pas être utilisés (viscosité trop importante). Des médicaments « sensibles » (antibiotiques) sont administrés avec le RD (49 %). Seulement 28 % du corps infirmier interrogé compte le nombre de gouttes délivrées pendant une minute or le fabricant le préconise de manière systématique. Enfin, plus de 60 % des infirmiers signalent des écarts entre durée de perfusion théorique et durée de perfusion observée (avance ou retard). Les résultats de l’enquête montrent que le RD n’est pas utilisé dans les conditions recommandées par le fournisseur ce qui compromet ses performances. C’est pourquoi une affiche reprenant les modalités d’utilisation a été diffusée aux unités de soins. Cette affiche souligne que la simplification du travail attendue par rapport à un perfuseur simple est impossible dans les bonnes conditions d’utilisation. En plus, l’analyse de la bibliographie confirme les performances décevantes du RD, notamment pour les débits inférieurs à 50 mL/h (ceux utilisés en pratique sur notre établissement). Au final, nous souhaitons supprimer définitivement ce dispositif une fois que les unités de soins disposeront d’un parc de pompes de perfusion suffisant (équipement prévu courant 2008).