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Journal de Pharmacie Clinique

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Les érythropoïétines recombinantes humaines en oncologie-hématologie : de l’observatoire de prescription à l’évolution des pratiques Volume 26, numéro 3, Septembre 2007

Auteurs
Service de la pharmacie, Hôpital Saint-Antoine, AP-HP, 75012 Paris, Service des maladies du sang et de thérapie cellulaire, Hôpital Saint-Antoine, AP-HP, 75012 Paris, Pharmascript, 18 avenue de Paris, 02200 Soissons

Face à l’importance grandissante du traitement érythropoïétique chez les patients souffrant d’anémie associée à un cancer, nous avons mené une réflexion sur nos pratiques de prise en charge sur la base d’un observatoire de prescription au cours de l’année 2002. Les deux principaux services concernés étaient l’oncologie et l’hématologie. Les données de 130 dossiers ont été utilisées pour l’analyse. La médiane du taux d’hémoglobine à l’initiation du traitement était de 8,9 g/dL [6,3-11,8] et 9,5 g/dL [6,6-11,8] en hématologie et oncologie, respectivement. Une supplémentation en fer par voie orale était prescrite chez un tiers des patients (14 % en hématologie, 46 % en oncologie). En oncologie, un protocole standard était suivi systématiquement : posologie de 30 000 UI/semaine, doublée si nécessaire chez environ 10 % des patients. En hématologie, les doses étaient plus diversifiées, adaptées aux variations du taux d’hémoglobine des pathologies concernées (myélomes multiples, lymphomes non hodgkiniens, leucémie lymphoïde chronique, syndromes myélodysplasiques). L’érythropoïétine bêta était la plus prescrite (86 % des prescriptions). Les recommandations de l’EORTC, l’ASCO/ASH, et la FNCLCC publiées depuis ont précisé le profil des patients, les taux d’hémoglobine seuils à l’initiation (entre 8 et 12 g/dL), les taux cible (12-13 g/dL) et les doses d’érythropoïétine. Le suivi se fait sur le taux d’hémoglobine, mesuré toutes les 4 semaines. Les autorités de santé ont récemment insisté sur l’importance de se conformer au Résumé des caractéristiques du produit et de n’administrer que la dose minimale nécessaire. La supplémentation en fer par voie intraveineuse est conseillée. L’érythropoïétine (± G-CSF) est recommandée dans certaines anémies des syndromes myélodysplasiques de risque faible ou intermédiaire I sans délétion 5q. Ce travail nous a permis d’évaluer nos pratiques professionnelles et de les ajuster aux consensus d’experts dont elles n’étaient pas si loin.