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Journal de Pharmacie Clinique

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Influence de la consommation de psychotropes sur la fréquence des chutes des patients âgés Volume 20, numéro 4, Décembre 2001

Auteurs
Service pharmacie, CHG de Meaux, 6-8, rue Saint-Fiacre, BP 218, 77104 Meaux cedex.

Au cours de l'année 2000, 20 cas de chutes ont été notifiés au comité du médicament dans les services de moyens et longs séjours et de la maison de retraite de l'hôpital de Meaux. Les habitudes de prescription ont été analysées, puis discutées. Un audit a été réalisé dans les neuf services concernés afin d'étudier les prescriptions, les consommations globales de psychotropes, mais également les facteurs de risques de chute grâce à un questionnaire, au cours d'un entretien avec les patients. Le rôle potentiel de l'administration de psychotropes sur la fréquence des chutes a été analysé et comparé aux données de la littérature médicale. Dans notre établissement, depuis 1996, les prescriptions de psychotropes ont diminué et été optimisées, mais de manière insuffisante. Sur 359 patients inclus, d'un âge moyen de 73,8 ans (de 64 à 96 ans), 106 (soit 29,4 %) ont reçu au moins un psychotrope. Le nombre moyen de psychotropes par prescription était de 2 (de 1 à 3). Ces traitements étaient au long cours (> 3 mois) chez 48 % des patients. Des neuroleptiques, anxiolytiques, antidépresseurs et hypnotiques ont été prescrits durant l'année 2000 respectivement chez 8,3 %, 7,8 %, 6,8 % et 6,5 % des patients. Les psychotropes, toutes familles confondues, ont été plus souvent prescrits en maison de retraite (35,68 %) qu'en services d'hospitalisation de moyen et long séjour (21,20 %). Durant l'année 2000, 20 patients sur 359 ont chuté (5,6 %), 12 (11 %) parmi les 106 patients qui prenaient des psychotropes, et 8 (3,2 %) parmi les 254 patients qui n'en consommaient pas. La différence entre les deux pourcentages est statistiquement significative : la consommation régulière de psychotropes entraîne presque une multiplication par 4 de la fréquence des chutes. Les recommandations officielles concernant les modalités de prescription des psychotropes ont été diffusées par le comité du médicament, auprès des médecins concernés et exposées aux soignants. Un nouvel audit sera réalisé fin 2001 pour vérifier l'impact de ces mesures de formation et d'information des personnels exerçant dans les services de gériatrie.