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Journal de Pharmacie Clinique

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Contribution d’un service de pharmacie hospitalière à la surveillance des infections nosocomiales Volume 17, numéro 1, Mars 1998

Auteurs

La difficulté du traitement curatif des infections nosocomiales et son taux d’échec élevé soulignent l’intérêt des mesures prophylactiques ainsi que celui de la mise en place, dans tout système hospitalier, de structures de recueil, de surveillance et ainsi de prévention de l’infection hospitalière. Les infections nosocomiales nécessitant en général l’emploi de médicaments récents et coûteux, le pharmacien hospitalier pourrait participer à cette surveillance en suivant en continu l’évolution de la consommation de certains anti-infectieux. Le but de ce travail a été de sélectionner un certain nombre d’anti-infectieux qui seraient des marqueurs médicamenteux des infections nosocomiales, l’objectif final étant de créer, à partir de la pharmacie, un système d’alerte basé sur les prescriptions de ces médicaments. Cette étude, réalisée entre octobre 1993 et juin 1994, a concerné trois services cliniques (services d’hospitalisation de chirurgie cardiaque, de chirurgie vasculaire et de chirurgie digestive) surveillés par des enquêteurs du Laboratoire d’hygiène hospitalière. Nous avons calculé un taux de prescription dans les infections nosocomiales défini, par mois, pour chacun des anti-infectieux consommés dans le service, par le rapport du nombre d’unités prescrites pour traiter des infections nosocomiales sur le nombre total d’unités consommées, toutes infections confondues. Quelques antibiotiques ont pu être retenus dans chacun des services, mais une validation périodique des marqueurs retenus paraît nécessaire en raison de la diversité des paramètres risquant d’influencer la prescription des anti-infectieux. Cependant, plus rapidement que les résultats fournis par le laboratoire de bactériologie, une demande de certains anti-infectieux peut constituer une alerte à l’infection nosocomiale, notamment dans les services non suivis par l’équipe d’hygiène hospitalière. Le service de pharmacie de l’hôpital peut donc constituer un relais complémentaire, intéressant dans la surveillance des infections nococomiales.