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Journal de Pharmacie Clinique

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Bon usage des inhibiteurs de la pompe à protons chez les patients traités par antiagrégants plaquettaires : étude observationnelle Volume 39, numéro 4, Décembre 2020

Illustrations


  • Figure 1

Tableaux

Auteurs
1 Service de pharmacie, CH de Cornouaille, Quimper, France
2 Service de pharmacie, CHU de Rennes, France
3 Service de médecine interne et immunologie clinique, CHU de Rennes, France
4 Unité d’investigation clinique, Inserm 1414, CHU de Rennes, France
5 Pôle cardiovasculaire et métabolisme, CH Saint-Malo, France
* Correspondance

Les antiagrégants plaquettaires (AAP) exposent à des risques d’hémorragie gastro-intestinale importants. Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) semblent prévenir ce risque mais leur prise au long cours peut entraîner des effets indésirables et des coûts importants. L’identification des patients devant bénéficier d’une prévention est donc nécessaire. Il existe différentes recommandations quant à cette utilisation des IPP. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer le respect des recommandations de gastro-protection par IPP pour les patients traités par AAP au centre hospitalo-universitaire de Rennes. L’objectif secondaire était d’étudier les facteurs associés aux prescriptions d’IPP. Pour tous les patients sous AAP le 05 juin 2019, la co-prescription d’un IPP a été recueillie, ainsi que des facteurs de risque connus d’hémorragie. Le respect des recommandations a été analysé ainsi que les facteurs associés à la prescription d’IPP. Parmi les 287 patients inclus, 126 (43,9 %) sont sous IPP. Lorsqu’un IPP est recommandé, il est bien prescrit dans 80 % des cas. Parmi les patients présentant d’autres facteurs de risque non couverts par les recommandations, 56,3 % n’ont pas d’IPP. Aucune justification n’est retrouvée pour 21 % des prescriptions d’IPP. Tous les patients ayant des antécédents d’hémorragie digestive ou un reflux gastro-œsophagien sont sous IPP. Les autres facteurs significativement associés à la prescription d’IPP sont la double anti-agrégation plaquettaire (OR : 4,71 [2,14-10,34]) et l’anticoagulation (OR : 2,92 [1,29-6,63]). Les critères définissant les sujets à risque mériteraient d’être précisés dans les recommandations nationales et les professionnels de santé sensibilisés à évaluer le rapport bénéfice risque des IPP.

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