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Journal de Pharmacie Clinique

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Bilan de 18 mois de validation pharmaceutique dans un Centre hospitalier général de 1 300 lits Volume 34, numéro 1, Mars 2015

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

Tableaux

Auteurs
Service pharmacie, Centre hospitalier de Blois, France
* Tirés à part

Introduction/Contexte.L’analyse pharmaceutique constitue une étape intermédiaire clé dans la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse et permet de contribuer à la diminution de l’iatrogénie évitable liée aux produits de santé. L’objectif de cette étude est de dresser le bilan de 18 mois d’une analyse pharmaceutique systématisée, identifier les principaux points sensibles et réfléchir aux modalités à mettre en place afin de gagner en pertinence et efficience sur cette activité dans un Centre hospitalier général (CHG) de 1 300 lits sans ressources allouées. Matériel et méthode. L’analyse pharmaceutique fait l’objet d’interventions pharmaceutiques (IP). Nous avons étudié et classé les IP suivies par les prescripteurs en 4 catégories majeures : juste prescription (schéma posologique, bon usage, associations déconseillées ou contre-indiquées, surdosage) ; maîtrise de l’outil informatique ; adaptation à la fonction rénale (suivi à chaque modification de prescription) ; autres thèmes (respect du livret thérapeutique, allergies). Résultats. Sur 18 mois, 2 336 IP ont été suivies sur 3 959 IP émises (59 %) : 1 757 IP suivies en médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) (12,5 % des prescriptions) ; 472 en Ehpad-USLD-SSR (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes - Unité de soins longue durée - Soins de suite et de réadaptation) (28 %) ; 107 en psychiatrie (22 %). Ces IP suivies sont réparties de la façon suivante : 54 % de juste prescription ; 25 % de mauvaise maîtrise de l’outil ; 11 % d’adaptation posologique à la fonction rénale ; 10 % d’autres thèmes. Le temps de validation pharmaceutique est estimé à 39 h par semaine, soit 0,9 équivalent temps plein (ETP) pharmacien. Discussion. En dépit d’une configuration recommandée (prescription informatisée et outil d’aide à la prescription intégré), on observe un taux important de non-conformités de prescription sources d’iatrogénie médicamenteuse. À défaut de disposer d’un effectif suffisant pour permettre aux pharmaciens d’être présents dans les services de soins, la standardisation des IP et la contractualisation de la prestation pharmaceutique devraient renforcer l’adhésion des prescripteurs aux IP. Conclusion. L’informatisation de la prescription ne suffit pas à supprimer les risques d’iatrogénie médicamenteuse. L’analyse pharmaceutique est une étape indispensable pour garantir la sécurité de la prise en charge médicamenteuse en établissement de santé.