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L'Information Psychiatrique

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Troubles de la personnalité et psychiatrie face au courant d’insécurité de la société : de la nécessité de penser le champ du soin face aux peurs collectives Volume 84, numéro 3, mars 2008

Auteur
Faculté de Médecine et CRIMCUP, Université de Poitiers, SHUPPM, CHU et CHHL, BP587, 86021 Poitiers

Tous les pays industrialisés connaissent un développement du sentiment d’insécurité avec peur du crime et, sous la pression populaire, mettent en place des lois pénales sécuritaires et de tolérance zéro. Dans ce contexte, crime et maladie mentale sont souvent superposés et les auteurs de crimes sont souvent confondus avec les malades mentaux. La confusion peut aller vers l’exigence sociale et législative de soins et de traitement pour tous les auteurs de crimes présentant des troubles de la personnalité. Elle pose une nouvelle fois le problème de la réponse sociale la plus adaptée pour une « rétention », telle qu’elle est actuellement en cours de débat au Parlement pour les auteurs de crimes présentant une importante dangerosité : institutions pénitentiaires sous mandat judiciaire ou institutions hospitalières sous mandat administratif ? Face aux tentations sociales sécuritaires, et en prenant en compte le fait que crime et maladie mentale ne se superposent pas, même si la clinique du passage à l’acte a fait des progrès indéniables ces dernières années, il semble important, dans le contexte sécuritaire actuel, de maintenir la distinction entre maladies mentales de l’axe 1 et troubles de la personnalité de l’axe 2, de même que de séparer dangerosité psychiatrique et dangerosité criminologique.