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L'Information Psychiatrique

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Prévenir les risques, juges et psychiatres face aux mêmes objectifs Volume 93, numéro 3, Mars 2017

Auteur
Centre de recherche sur les relations entre le risque et le droit
Institut Catholique de Lille,
Faculté de Droit,
60 Boulevard Vauban, BP 109
59016 Lille cedex
Association française pour l’histoire de la justice (AFHJ)
Ministère de la Justice
13 place Vendôme,
75042 Paris cedex 1
* Correspondance

L’irresponsabilité pénale des malades mentaux est établie dès le deuxième siècle de notre ère par les empereurs romains et s’inscrit dans la durée. Confirmant le droit de l’Ancien Régime, le code pénal de 1810 considère que le criminel est maître de sa raison, et que le fou ne saurait être criminel. Très rapidement, la frontière perméable du crime et de la folie devient l’objet d’études spécifiques et montre ses limites confortées par des affaires judiciaires sordides et le plus souvent sans mobile. La « folie criminelle », déraison totale, oscille vers une déraison partielle et sont dénoncées les dérives qui conduisent à l’impunité des coupables. Au xxie siècle, face aux risques liés à la dangerosité et aux possibles récidives, une nouvelle approche de la responsabilité pénale aboutit à privilégier la défense de la société au détriment de l’individu, ce que certains considèrent comme favorisant la déshumanisation de la justice et de la psychiatrie.