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Musicothérapie pour les enfants et les adolescents avec des troubles du spectre de l’autisme : une revue de la littérature Volume 99, numéro 1, Janvier 2023

Auteurs
1 Doctorant en psychopathologie au Centre d’études et de recherches en psychopathologie et en psychologie de la santé (Cerpps), Université Toulouse Jean-Jaurès (UT2J), FrancePsychologue clinicien du développement, musicothérapeute clinicien, musicien, CHU Hôpital-Salvator, service de pédopsychiatrie, AP-HM (Hôpitaux de Marseille), FranceChargé d’enseignement à Aix-Marseille Université et UT2J
2 Pédopsychiatre spécialisé dans les troubles de la constellation autistique chez l’enfant et l’adulte, Aix-en-Provence, FrancePsychothérapeute, chercheur associé à l’Institut de neurophysiopathologie (INP, UMR CNRS 7051, MarseilleChargé d’enseignement à Aix-Marseille Université et Paris-7Musicien, cabinet médico- psycho-orthophonique (CMPO), 13100, Aix-en-Provence
* Correspondance : S. Scotto Di Rinaldi

Malgré une littérature abondante sur la musicothérapie (MT) chez l’enfant et l’adolescent présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) depuis les années 1950, un nombre réduit d’études contrôlées et/ou randomisées, de faible niveau de preuve d’efficacité, avait été publié jusqu’en 2010, ce qui explique que la MT n’ait pas été préconisée dans les recommandations de bonnes pratiques de l’HAS et de l’Anesm en 2012. Cependant, une revue systématique de la littérature internationale publiée au cours des deux dernières décennies chez l’enfant et l’adolescent avec un TSA nous a permis de retenir 16 études contrôlées et/ou randomisées de qualité méthodologique suffisante. Ces études montrent que la MT peut avoir des effets bénéfiques sur les symptômes primaires (communication non verbale, comportements socio-communicatifs, interactions sociales, comportements d’initiative) et secondaires du TSA (adaptation sociale, stress, relations parents-enfants), ainsi que sur la connectivité cérébrale fonctionnelle, chez des enfants et adolescents. Des méta-analyses montrent que le niveau de preuve d’efficacité de la MT varie de faible à fort, et qu’il est supérieur à celui de la grande majorité des autres stratégies thérapeutiques utilisées chez l’enfant et adolescent TSA. De futures recommandations de bonnes pratiques professionnelles devraient selon nous inclure la MT parmi les stratégies d’intervention pour cette population. La validation et la recommandation par la HAS de cette stratégie d’intervention auprès de ces enfants et adolescents permettraient de prendre en compte les soins en MT dans le calcul des allocations d’éducation d’énfant handicapé par les maisons départementales des personnes handicapées.