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Le mutisme extra-familial chez les enfants de migrants. Le silence de Sandia Volume 91, numéro 3, Mars 2015

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2
Auteurs
1 Chef de cliniques assistants, Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, AP-HP, Hôpital Avicenne, Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, 125 rue de Stalingrad 93009 Bobigny, France
2 Interne DES, AP-HP, Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, Bobigny, France
3 Praticien hospitalier, AP-HP, Hôpital Avicenne, Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, Bobigny, France
4 Psychologue, Docteure en psychologie clinique et psychopathologie, AP-HP, Hôpital Avicenne, Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, Bobigny et Maison des adolescents de l’Hôpital Cochin-Maison de Solenn, AP-HP, 97, boulevard de Port Royal, 75679 Paris cedex 14, France
5 Professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Inserm U 1178, AP-HP, Hôpital Cochin, Maison des adolescents-Maison de Solenn, Paris, France
6 Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité, Inserm U 1178, AP-HP, Hôpital Avicenne, Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, psychiatrie générale et addictologie spécialisée, Bobigny, France

Le mutisme extra-familial ou mutisme sélectif est quatre fois plus fréquent chez les enfants migrants bilingues que chez des enfants natifs monolingues. L’objectif de notre étude est, à travers une revue de littérature et une réflexion à partir d’une vignette clinique issue de notre pratique transculturelle à l’hôpital Avicenne de Bobigny, de mettre en lumière les enjeux psychoaffectifs en contexte de migration, afin de pouvoir les intégrer dans notre pratique de soins. Nous montrerons que le mutisme sélectif illustre parfaitement les enjeux paradigmatiques de la migration en reflétant la difficulté des enfants à faire du lien entre le monde du dedans (la famille et la culture d’origine, monde de l’affectivité) et le monde du dehors (l’école et la culture d’accueil, monde de la rationalité et du pragmatisme). Le mutisme sélectif entre aussi en résonnance avec les problématiques de séparation et d’individuation à l’œuvre dans le développement du langage, et les enjeux de loyauté vis-à-vis de la culture d’origine. L’approche transculturelle permet d’intégrer la culture spécifique et l’histoire de chaque patient, afin que celui-ci parvienne à opérer un métissage entre ses deux cultures.