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Folie et immigration en Argentine entre le XIX e et le XX e siècles Volume 83, numéro 9, novembre 2007

Auteur
Professeur adjoint d’histoire de la psychologie (Université de Buenos Aires), Chercheur (Conicet, Argentine), Calle 65 n° 1089, La Plata 1900, Buenos Aires, Argentine

Dans la construction de l’Argentine moderne, l’immigration a joué un rôle fondamental, qui est brièvement présenté dans ce travail. À partir de la fin du XIX e siècle, néanmoins, les phénomènes liés à l’immigration ont été associés de façon persistante à la marginalité, à l’inadaptation et à la pathologie. Après une idéalisation initiale, pendant plus de cent ans, les différentes figures de l’étranger ont été fixées à une folie à multiples visages. De la sorte, les idéaux humanistes et philanthropiques qui, d’une part, ont permis l’intégration réussie de millions de personnes, d’autre part, dans les disciplines qui se sont occupées de la maladie mentale, ont fréquemment conduit à des théorisations prônant la ségrégation. Nous examinons donc, tout d’abord, les rapports entre immigration et folie dans les discours psychiatriques produits dans un demi-siècle, qui va à peu près de 1880 jusqu’à 1930. Ensuite, nous abordons un cas plus récent, qui date des années soixante. Même si les références théoriques avaient changé, le résultat était analogue : la construction d’un stéréotype où l’étranger était a priori un cas pathologique.