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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Quand évoquer une malabsorption devant des manifestations de syndrome de l’intestin irritable ? Comment la confirmer ? Volume 27, numéro 7, Septembre 2020

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

  • Figure 5

  • Figure 6

Tableaux

Auteurs
1 CHU de Rouen, Hôpital Charles Nicolle, Service d’hépato-gastroentérologie, 1 rue de Germont, 76031 Rouen Cedex
2 CHU de Rouen, Service de physiologie digestive, 1 rue de Germont, 76031 Rouen Cedex
3 INSERM UMR1073, 1 rue de Germont, 76031 Rouen Cedex
4 INSERM CIC-CRB 1404, Rouen, F-76031, France
* Correspondance

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est un diagnostic d’exclusion défini par les critères de Rome IV. Le lien entre l’alimentation et les symptômes gastro-intestinaux est prépondérant et de plus en plus étudié. Le rôle délétère potentiel de certains sucres, les oligo-, di- ou monosaccharides fermentescibles (ou « FODMAPs »), est désormais bien connu, et le régime pauvre en FODMAPs est devenu le régime de référence du SII.

La première malabsorption à connaitre est la présence d’une malabsorption des acides biliaires dans le sous-type diarrhéique, présente chez un patient sur quatre. Cette malabsorption peut être traitée par des chélateurs des acides biliaires. Elle peut également être secondaire à une pullulation bactérienne endoluminale. La pullulation bactérienne endoluminale est présente chez 14 à 35 % des patients et peut être diagnostiquée par un test respiratoire au lactulose ou au glucose. En cas de test positif, un traitement antibiotique permettra une amélioration des symptômes des patients le plus souvent. Les malabsorptions des carbohydrates sont également fréquentes chez les patients souffrant d’un SII. Les FODMAPs ont comme caractéristiques d’être faiblement absorbés par l’intestin grêle, d’exercer un effet osmotique et d’être fermenté par la flore colique ce qui peut entraîner les symptômes des patients. Avec en tête de file la malabsorption du lactose qui, lorsqu’elle est associée à une intolérance, peut être améliorée par un régime appauvri en lactose (environ 12 g/j). Il existe également une malabsorption du fructose chez un patient sur cinq souffrant d’un SII. Ces différentes malabsorptions peuvent être diagnostiquées à l’aide de tests respiratoires. Ces tests sont simples, fiables et sont recommandés pour la recherche d’une pullulation bactérienne endoluminale, dans le bilan d’une constipation, d’un ballonnement abdominal et d’un syndrome de maldigestion des carbohydrates. Il faut savoir penser à ces diagnostics surtout lorsque les patients sont réfractaires aux premières lignes de traitements ou lorsque leurs symptômes sont fortement en lien avec la prise de carbohydrates.