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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Prise en charge des complications infectieuses de la maladie diverticulaire Volume 19, numéro 6, Juin 2012

Auteurs
Hôpital Avicenne service de chirurgie générale et digestive, 125, rue de Stalingrad, 93006 Bobigny ; UFR SMBH, Université Paris XIII, Bobigny

La maladie diverticulaire serait dans les pays développés liée au régime pauvre en fibres. C’est un enjeu de santé publique, puisque la fréquence de la diverticulose colique augmente avec l’âge et atteint une fréquence de plus de 60 % à l’âge de 80 ans dans la population générale. La maladie diverticulaire touche le sigmoïde dans plus de 90 % des cas. Les complications infectieuses sont les plus fréquentes et revêtent divers tableaux depuis la diverticulite non compliquée jusqu’à la péritonite stercorale. Le traitement à visée curative des poussées non compliquées repose sur le traitement antibiotique. Celui des poussées compliquées peut associer au traitement médical un drainage radiologique ou justifier une intervention chirurgicale en urgence en cas de péritonite. La voie d’abord laparoscopique a été récemment développée pour traiter les péritonites diverticulaires non stercorales chez des malades immunocompétents. Sa place réelle reste à définir. L’intervention de Hartmann reste la référence dans la péritonite stercorale et lorsque les conditions ne sont pas favorables. Une meilleure connaissance de l’histoire de la maladie a permis de remettre en cause les indications de chirurgie prophylactique à distance de plusieurs poussées de diverticulite. En effet, les poussées graves sont inaugurales, les poussées ultérieures ont une fréquence faible et une mortalité comparable à celle de la chirurgie prophylactique. Les malades transplantés, immunodéprimés ou devant prendre des traitements qui augmentent le risque de perforation (AINS, corticoïdes…) pourraient nécessiter une résection sigmoïdienne prophylactique même si le bénéfice de cette attitude n’a pas été démontré. La chirurgie à distance des poussées a maintenant pour but de traiter les complications de la maladie (fistule, sténose symptomatique), en cas de doute diagnostique avec un cancer colique ou d’exceptionnelles poussées itératives invalidantes par leur fréquence. La laparoscopie est la voie d’abord privilégiée dans les sigmoïdectomies réalisées à distance des poussées.